Tempête Xynthia : des maisons ne seront jamais reconstruites, quid du niveau d’indemnisation pour les assurés
L’Etat et les assurances sont confrontés à un “phénomène inédit” dans le règlement des sinistres après la tempête Xynthia, a souligné la préfecture de Vendée.
Habituellement, “l’état de catastrophe naturelle prévoit la remise en état des biens, pas la destruction des biens comme ce sera le cas dans un certain nombre de sinistres en Vendée. Là, on fait face à un phénomène inédit. On va éradiquer des zones et il n’y a pas de solution dans l’arsenal législatif existant. C’est une vraie difficulté”, a expliqué à l’AFP Franck Chaulet, sous-préfet.
“La prise en charge par les assureurs des maisons qui vont être détruites est un sujet majeur (…) Il faut avoir une négociation au plus haut niveau avec les assurances. On est dans une situation exceptionnelle! Si l’on s’en tient à l’état actuel, la plupart des gens ne pourront jamais (avec l’indemnisation reçue des assurances) soit racheter un bien, soit se faire construire autre chose”, a estimé M. Chaulet.
“La position des assurances est un sujet de difficultés” qui va “devenir essentiel”, a poursuivi le sous-préfet. “On n’a pas aujourd’hui de bilan global de la manière dont les assurances vont traiter les sinistres. Mais elles donnent l’impression de vouloir faire les choses a minima”, a-t-il déploré.
Selon M. Chaulet, des médiateurs ont été mis en place à cet effet pour aider les assurés. “Certaines personnes sont dans un état de détresse telle après ces évènements qu’elles ne sont pas en mesure de se défendre” face aux assurances, a-t-il dit.
Concernant les personnes sinistrées, 155 familles, soit plus de 300 personnes, ont été prises en charge par la cellule de relogement mise en place par les pouvoirs publics. Un tiers “ont retrouvé un logement durable”, et une centaine sont toujours en hébergement provisoire.
Mais selon le sous-préfet, un certain nombre de familles, qui se sont débrouillées par elles-mêmes jusqu’à présent, vont avoir besoin d’aide dans la période à venir puisqu’elles ne pourront pas retourner chez elles comme elles l’espéraient. Cette population pourrait être de l’ordre de 600 personnes.
Un des lotissements du secteur inondé de la Faute-sur-Mer “a moins de cinq ans” et il sera vraisemblablement détruit. “Ca va être dur pour les gens de ne pas y retourner. Il faudra les aider à passer psychologiquement ces difficultés”, a ajouté M. Chaulet.
La Roche-sur-Yon, 26 mars 2010 (AFP)