Tempête Xynthia: les critères de la cartographie des « zones noires »
Le tracé des « zones noires » que contestent les propriétaires concernés par les démolitions prévues après la tempête Xynthia a été fait après des études menées par des ingénieurs et des techniciens de l’Equipement.
Pour identifier les zones présentant un danger pour la vie humaine, les experts ont notamment utilisé des photographies satellitaires faites pendant la tempête du 28 février, fait des relevés sur le terrain et échangé avec les maires des communes concernées, selon des informations fournies par les préfectures de Vendée et Charente-Maritime.
La définition des zones a été faite selon une méthode établie au plan national et appliquée au niveau départemental, en combinant plusieurs critères :
– La hauteur et la vitesse de l’eau constatées pour chaque zone lors de la tempête.
– La proximité de digues et leur état, exposant certaines habitations à une inondation brutale
– La topographie des sites lorsqu’elle aggrave les effets de l’inondation (cuvettes) ou rendent impossible les évacuations d’urgence.
– La possibilité de se protéger avec l’aménagement de refuges dédiés ou l’établissement de zones de repli accessibles par des chemins hors d’eau.
A cela, s’ajoutent en Vendée:
– La prise en compte de l’histoire, avec la cartographie de trois inondations provoquées par des tempêtes en 1877, 1940 et 1941.
– La prise en compte de risques supplémentaire comme la crue du Lay, la rivière qui sépare les communes de la Faute-sur-mer et de l’Aiguillon sur Mer « qui n’était pas en niveau de crue maximale au moment de la tempête », selon préfecture.
– Le niveau de marée exceptionnelle car « le 28 février dernier, il y avait un fort coefficient mais pas une marée exceptionnelle qui aurait pu entraîner des inondations encore plus importantes », selon la même source.
– L’usure du cordon dunaire qui protège la commune de la Faute sur-Mer.
– La nécessité d’avoir des secteurs homogènes pour l’intervention des secours en cas d’inondation.
Au terme des études, deux types de zones ont été identifiées:
– Les « zones noires », présentant un danger avéré de mort dans lesquels les maisons seront rasées et les habitants relogés. Au total, 1.510 logements ont été classés dans cette catégorie, 915 en Vendée et 595 en Charente-Maritime.
– Les « zones jaunes », présentant un risque pouvant être maîtrisé par des prescriptions complémentaires, avec la mise en place d’un programme de protection sur la base de systèmes d’alerte et d’évacuation, de prescriptions techniques pour les bâtiments ou de protections collectives.
La Rochelle, 13 avril 2010 (AFP)