Tempêtes, inondations, sécheresses… : le climat ne tourne pas rond ?
Le réchauffement climatique pourrait être responsable des aléas climatiques extrêmes. La France n’est pas épargnée comme le montrent les récentes tempêtes à l’ouest. De quoi faire réfléchir assurés et assureurs.
Les événements climatiques extrêmes se succèdent dramatiquement ces dernières semaines à travers le monde : tempêtes hivernales en Grande-Bretagne, vague de froid glaciale sur la côte-est des États-Unis et sécheresse en Californie, canicule en Australie, tempête de neige meurtrière au Japon, tempêtes et inondations en France… 2013 a été aussi la sixième année la plus chaude depuis 1850, ex-æquo avec 2007, confirmant le réchauffement de la planète, selon les statistiques de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM).
Ces intempéries occasionnent non seulement de sérieux dégâts immédiats pour l’environnement comme le recul de la côte de 10 mètres en Aquitaine après les tempêtes, et pour les zones agricoles mais elles touchent également des zones d’habitations et d’activités de plus en plus vulnérables. Les dégâts assurés sont conséquemment plus fréquents et importants. L’urbanisation très rapide de l’Ile-de-France fait ainsi peser un risque très sérieux en cas de crue historique de la Seine, ont souligné les experts de l’OCDE dans un récent rapport.
Faudra-t-il payer plus cher ?
Les catastrophes naturelles occasionnent 4 fois plus de dégâts qu’il y a trente ans. Aussi, en termes d’assurance, le principe de solidarité (ou mutualisation) qui s’applique avec la garantie catastrophes naturelles pourrait être mis à mal à l’avenir. C’est une option qui a été évoquée par le patron d’Allianz France après les inondations dans le Var et en Bretagne.
Clairement, les Bretons, Varois ou personnes habitants dans une zone désignée à risques devront-ils payer plus cher demain leurs assurances habitation ou s’acquitter de franchises plus importantes que le reste de la population ? Ou dit autrement, faudra-t-il payer pour les habitants situés dans ces zones ?
C’est le système existant aux États-Unis où chacun s’assure selon son risque et … son pouvoir d’achat. Cela entraînant souvent un plus faible degré d’assurance. Au passage des ouragans Sandy et Katrina, une grande partie des habitants n’étant pas assurée, s’était retrouvée très paupérisée.
En France, le système d’assurance basée sur la non discrimination en fonction des aléas climatiques de grande ampleur reste soutenable par les assureurs. Lors des mauvaises années, ils puisent dans les réserves réalisées pendant les années clémentes en intempéries pour payer les sinistres. Ils font aussi appel aux réassureurs qui gèrent ce type d’événements de grande ampleur.
Pour autant, les tarifs des assurances habitation continuent d’augmenter chaque année sous l’effet des aléas climatiques. 50% de la hausse des cotisations s’explique par le coût climatique ces dernières années, selon le PDG d’Allianz.
Réchauffement climatique
Et les météorologues craignent une amplification générale des phénomènes climatiques extrêmes avec le réchauffement constaté de la planète et de la hausse du niveau de la mer.
Dans leur dernier état des lieux, les climatologues du Giec ont rappelé que la Terre s’est réchauffée de 0,8°C environ depuis l’époque préindustrielle, un réchauffement dont les activités humaines sont principalement responsables.
En fonction de nos émissions futures, le thermomètre devrait encore gagner de 0,3°C à 4,8°C d’ici 2100 alors que l’objectif que se sont fixés les 195 pays négociant sous l’égide de l’ONU est de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’époque préindustrielle pour éviter les pires conséquences. En septembre, le Giec avait aussi revu à la hausse ses projections concernant le niveau de la mer, menace pour les petits États insulaires du Pacifique mais aussi de très nombres mégalopoles côtières d’Asie ou de la côte est des États-Unis, en évoquant une hausse probable de 26 à 82 cm d’ici la fin du siècle.