1.150 postes menacés à l’AP-HP, le patron Pierre Coriat menace de démissionner
Un haut responsable de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le professeur Pierre Coriat, a menacé dimanche de démissionner si un plan de suppression de 1.150 postes en 2010 n’était pas revu.
En réponse, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot n’a pas nié l’existence de ce plan, mais a souligné dimanche devant le Sénat qu’il ne s’agissait que “d’un scénario parmi d’autres” et que le nombre de suppressions de postes serait fixé définitivement “au début de l’année prochaine”, selon des propos transmis par son cabinet à l’AFP.
“Si on supprime 1.000 emplois soignants non-médicaux et 150 postes de médecins, cela va nuire à la qualité des soins” a déclaré au Parisien Aujourd’hui en France, le professeur Coriat, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, qui gère une quarantaine d’établissements hospitaliers publics, principalement situés à Paris et dans sa proche banlieue.
“Il faut revoir ce plan de suppressions de postes, sinon je démissionnerai de la présidence de la commission médicale d’établissement”, a ajouté M. Coriat, qui est par ailleurs chef du service anesthésie-réanimation de l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière.
“Le projet actuel risque de casser l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Pour calculer le budget de l’hôpital, le ministère de la Santé a sous-estimé notre activité”, a ajouté M. Coriat, dénonçant un “cercle vicieux” selon lequel la réduction de personnels risque d’entraîner une diminution de l’activité, une baisse des rentrées d’argent, et une nouvelle réduction d’effectifs.
Le ministère de la Santé fixe tous les ans à cette époque les orientations budgétaires de l’AP-HP.
Selon une source médicale, l’opposition du professeur Coriat à ce plan de suppressions de postes est connue dans le milieu médical, mais sa menace de démission est un fait nouveau. “D’autres suppressions d’emplois” auront lieu à l’AP-HP, après celle de 700 postes prévue en 2009, avait déclaré en avril le directeur général de l’AP-HP, Benoît Leclercq, devant l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).
Il avait cependant affirmé ne pas être en mesure de chiffrer ces nouvelles suppressions: “On a une visibilité sur le taux de sorties (…) Sur les rentrées, ça dépendra de la conjoncture”, a-t-il indiqué, faisant allusion aux salariés qui quittent l’AP-HP et à ceux qui sont embauchés.
“Le chiffre de 1.150 suppressions de postes “est issu d’un document de travail de cadrage pluriannuel des perspectives budgétaires de l’AP/HP non définitif”, a déclaré dimanche devant le Sénat la ministre de la Santé, selon son cabinet.
“Les discussions sur le budget 2010 n’ont pas encore commencé et ne débuteront qu’au début de l’année prochaine”, a ajouté la ministre, selon la même source. “Le nombre de suppressions de postes ne sera fixé définitivement qu’à ce moment là et au vu des autres paramètres qui entrent en ligne de compte dans la construction du budget. Il s’agit donc d’un scénario parmi d’autres. Le scénario définitif sera arrêté le moment venu après concertation”, a-t-elle précisé.
Paris, 15 nov 2009 (AFP)