Assurance Auto : La fin de la prime à la casse n’effraie pas les assureurs
Si la prime à la casse devait s’arrêter, nul doute que le marché des véhicules neufs en France pourrait stagner – au mieux – ou régresser selon l’avis des experts. Les assureurs sont directement, et indirectement, intéressés par les fluctuations du marché de l’automobile en France.
Le marché automobile français a été soutenu au premier semestre 2009 par le succès de la prime à la casse après un dernier trimestre 2008 bien difficile. Mais tour à tour, Christian Estrosi, ministre de l’industrie et Patrick Devedjan, ministre de la relance ont abordé l’épineux sujet du retrait, progressif mais total, de cette aide au renouvellement du parc automobile.
Pour les assureurs, « toute mesure qui favorise le marché de l’automobile en France est bonne, et la prime à la casse en fait partie » avance Nelly Brossard, directrice marketing et communication d’Amaguiz.com. « Plus il y a de monde sur le marché, plus c’est intéressant pour nous » ajoute-t-elle.
En effet, les assurés français sont plutôt fidèles à leur assureur dans l’ensemble, jusqu’à ce qu’ils renouvellent leurs biens. Acheter une nouvelle voiture, neuve particulièrement, c’est aussi l’occasion de changer d’assureur. « L’impact positif de la prime à la casse est réel car nous avons une activité d’assurance plus ‘riche’ : un véhicule neuf est bien assuré, en ‘tous dommages’, alors qu’un véhicule d’occasion est souvent lui assuré au tiers » explique Guillaume Rosenwald, directeur général adjoint du groupe Macif.
Mais une baisse, puis une suppression de la prime à la casse, n’aurait pas que des effets négatifs pour les assureurs. « Le marché de l’occasion, et le parc automobile global ont été affectés par la prime à la casse » ajoute Guillaume Rosenwald, tandis que Nelly Brossard poursuit : « le marché de l’occasion est tout aussi important pour les assureurs que le marché des véhicules neufs ».
Enfin, un dernier effet positif, moins attendu mais tout aussi pertinent, s’est révélé avec le soutien de la filière automobile française. « Nous assurons beaucoup d’employés du secteur de l’automobile, constructeurs comme sous-traitants, et nous sommes persuadés que cette mesure a permis de maintenir les emplois de nos sociétaires » révèle le directeur général adjoint de la Macif, « si le secteur subissait une nouvelle crise, et que des garages partenaires venaient à fermer, il y aurait également moins de concurrence et le coût de l’assurance pourrait également s’en ressentir » conclu-t-il.