Assurance Auto : Toujours moins de morts sur les routes mais le gouvernement reste mobilisé
Après une septième année de baisse consécutive des morts (4 275) sur les routes en 2008, le gouvernement a présenté vendredi une nouvelle campagne publicitaire pour tenter de passer, d’ici 2012, sous la barre des 3 000 morts, objectif fixé par Nicolas Sarkozy en décembre 2007.
4.275 personnes ont trouvé la mort dans un accident en métropole en 2008, soit une baisse de 7,5 % par rapport à 2007, selon les chiffres définitifs rendus publics par le ministre du Développement durable en charge des Transports Jean-Louis Borloo.
Sur l’ensemble du territoire, le nombre de tués a chuté de 8,2 % à 4 443 décès.
Ce bilan, établi par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), note par ailleurs un passage sous la barre des 100.000 du nombre de blessés à 93 798 (103 201 en 2007), un bilan dont s’est félicité M. Borloo.
“En six ans, c’est l’équivalent de 12 000 vies sauvées et d’une centaine de milliers de personnes qui n’ont pas été handicapées”, a-t-il résumé mais en ajoutant que “l’on reste en 2008 sur des chiffres extrêmement graves”.
Le secrétaire général de l’ONISCR, Jean Chapelon, a expliqué la baisse de la mortalité en 2008 par celle des vitesses moyennes pratiquées sur les routes (81,5 km/h à 80,6 km/h) et par l’augmentation du taux de port de la ceinture qui atteint pratiquement les 100 % à l’avant du véhicule.
Effet radars et campagne de prévention
Cette baisse de la mortalité en 2008 a d’abord bénéficié aux automobilistes (-11 %) contre une baisse de 4,3 % pour les cyclomotoristes. Selon M. Chapelon, la baisse des vitesses moyennes de 10 % enregistrée en six ans, notamment grâce aux radars, “explique 80 % de la baisse de la mortalité” pendant cette période.
Pour autant, le dépassement de la limitation de vitesse reste la deuxième cause de mortalité après l’alcool au volant, devant le non-port de la ceinture et la distraction. “Il nous reste encore beaucoup à faire”, a assuré la déléguée interministérielle à la Sécurité routière Michèle Merli.
Les associations ont réagi favorablement aux chiffres 2008. Jean-Yves Salaun, secrétaire général de la Prévention routière, a souhaité “une nouvelle génération de conducteurs qui soient conscients à chaque instant de leurs responsabilités”.
Chantal Perrichon, président de la Ligue contre la violence routière, a regretté que les décisions du Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) de février 2008, comme la confiscation du véhicule en cas de récidive pour conduite sans permis ou sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, ne soient toujours pas entrées dans les faits.
La nouvelle campagne (affichage et presse écrite) de la Sécurité routière “Vies sauvées, continuons”, lancée mercredi, rompt avec les campagnes choc. Elle montre des portraits de femmes, d’hommes et d’enfants profitant de petits bonheurs quotidiens qui auraient pu leur être volés par un accident. La campagne sera visible sur internet (www.les12000.fr).
Le 30 juin, les habitants de Mazamet (Tarn), célèbreront ces 12 000 vies sauvées en portant des lumières. En 1973, les habitants de la ville qui comptait 16 610 habitants – l’équivalent alors du nombre annuel des morts sur les routes – s’étaient couchés dans les rues pendant quinze minutes, silencieux et immobiles, pour illustrer cette hécatombe.
AFP