Edito : Assurément politique
L’assurance va prendre un tour politique. Forcément, pour les assurés ça ne se voit pas trop, mais la partie de ping-pong lancée entre les assureurs et le gouvernement ne fait que commencer.
Il y eut les retraites, il y aura la dépendance.
Voici deux sujets pris à bras le corps par Nicolas Sarkozy, lequel en avait fait des thèmes de campagne. Et ce sera pour cette fin d’année.
Les assureurs sont en attente. La retraite complémentaire, l’épargne retraite, l’assurance-vie en tant que placement retraite, ils y pensent tous, n’arrêtent pas d’en parler, font des sondages et un sérieux lobbying auprès des institutions. Toutes les familles de l’assurance se regroupent sur ce thème en faisant valoir les avantages – surtout les avantages – des épargnes et placements sous forme de produits d’assurance.
Les Français sont un peu perdus, mais ce n’est pas là le plus important. Cotiser plus pour gagner la même chose plus tard, tel semble être le mot d’ordre. Les syndicats, l’opposition, tous se focalisent sur la durée de travail et la durée de cotisation. Une aubaine pour ceux qui placeront discrètement aux oreilles des catégories socio-professionnelles qui le peuvent, que le meilleur moyen de toucher une vraie retraite est de cotiser par soi-même et surtout pour soi-même.
L’approche de la dépendance est presque plus franche. La collectivité ne pourra pas financer la dépendance de tout le monde, qu’on se le dise. Il faudra donc s’en sortir par soi-même, même si les plus démunis auront une « assurance dépendance plancher », dernière obligation de l’État providence, pour ne pas être complètement seul jusque dans la fin de vie.
Les assureurs sont encore une fois en attente, j’oserai même en embuscade. Les contrats existent depuis de nombreuses années, mais personne n’y prêtait vraiment attention. Seulement, les situations terribles de quelques familles ont porté le sujet au rang de fait de société. Et la couverture en dépendance est en pleine progression dans notre pays avec des souscriptions parfois incluses dans les contrats.
Il reste toutefois à s’accorder sur une forme qui soit tolérable pour les assurés et, bien sûr, pour les assureurs. Dans ce cas précis, la partie est déjà presque jouée, il ne reste que quelques détails à régler, mais les grands gagnants sont connus.