Edito : Tout le monde veut des assurances
En lisant depuis quelques heures les comptes-rendus des manifestations en France à propos de la réforme des retraites, nous remarquions à quel point tout le monde veut des assurances.
Que disent les manifestants qui battent le pavé, à Paris, Marseille, Clermont-Ferrand ou ailleurs ? Qu’ils veulent des assurances pour leur retraite. L’assurance de ne pas partir complètement usé, l’assurance de ne pas attendre des années une période fantasmée de non-activité, l’assurance de pouvoir en profiter avec des pensions dignes de ce nom et des corps pas encore meurtris par les années de labeur.
Des assurances, le gouvernement en a données à ceux qui estiment que la réforme est nécessaire – et sur ce point, toute la France est en accord – sans augmenter les charges sur les entreprises ou les revenus. Le chef de l’État a également donné des assurances à tous ceux qui sont plus prompts à voir les inégalités.
En gros, dans cette réforme, toutes les assurances ont été données, mais au final, peu de monde a été rassuré. Les assureurs travaillent sur des placements d’assurance retraite à proposer aux salariés inquiets pour leurs pensions. C’est un premier pas pour rassurer et assurer par la même occasion.
Mais les assureurs eux mêmes sont pris dans la tourmente. Un coup de rabot par ci et ce sont les taxes sur les fonds en euros des contrats multisupports qui sont à payer annuellement. Un coup par là et les contrats d’assurances santé « solidaires » perdent l’exonération.
Ce n’est pas un problème, les assureurs ont plein d’argent rétorque le gouvernement, en réponse aux annonces de hausses tarifaires inévitables. Certes, mais cet argent, à qui est-il ?
Les assureurs sont les garants que les fonds conservés par les contrats d’assurance-vie seront restitués aux assurés, à qui ils appartiennent (moins les frais des gestion et les impôts). Que les primes versées en assurance auto ou habitation servent à indemniser les victimes, que les cotisations d’assurance santé permettent de couvrir des assurés très malades.
Sans que les assureurs soient considérés comme de bon samaritains, il faut tout de même leur prêter cette vérité. L’argent qu’ils conservent sert à tous les autres assurés. Quand ils collectent, ils placent l’argent des assurés et essaie de le faire fructifier. Venir leur prendre en estimant qu’ils peuvent absorber le coût sans sourcilier est une grave méconnaissance du secteur. Comme de dire que la pénibilité d’un travail ne se juge que sur certificat médical.