Faute d’assurance-santé, plus de 2.000 anciens combattants américains sont morts en 2008
Le nombre d’anciens combattants américains qui sont morts en 2008 parce qu’ils n’avaient pas d’assurance-santé a été 14 fois plus élevé que celui des soldats tués en Afghanistan pendant la même période, selon une étude publiée mercredi.
Ses auteurs, deux chercheurs en médecine de l’université Harvard (Massachusetts, nord-est) sont parvenus à une estimation selon laquelle 2.266 vétérans de l’armée américaine de moins de 65 ans sont morts en 2008 en raison d’un accès insuffisant aux soins car ils n’avaient pas de couverture maladie.
Ce chiffre est plus de 14 fois supérieur au nombre de soldats tués en 2008 en Afghanistan, soit 155, relève l’étude, transmise à la presse à l’occasion du Veteran’s Day, journée d’hommage aux anciens combattants aux Etats-Unis.
L’étude, s’appuyant sur des chiffres du Bureau du recensement américain, a établi à “environ 1,5 million de personnes” le nombre d’anciens combattants qui ne bénéficient ni d’une assurance privée, ni d’une couverture fournie par les services de santé des vétérans, accordée en priorité aux anciens prisonniers de guerre ou à ceux qui ont été blessés au combat, indique l’un de ses co-auteurs, David Himmelstein.
Or, “les non-assurés ont un risque de mortalité supérieur de 40% par an à celui des personnes ayant une assurance individuelle”, a-t-il souligné, interrogé par l’AFP.
M. Himmelstein, cofondateur d’une association de médecins défendant un système national d’assurance-santé, et sa collègue Stephanie Woolhandler ont croisé ces données et sont parvenus à une estimation selon laquelle 2.266 anciens combattants “meurent chaque année car ils n’ont pas d’assurance”.
Les conclusions de cette étude sont livrées à la presse alors que le Congrès américain est en plein débat sur une réforme du système de santé, l’un des projets-phares du président Obama.
Une autre étude, réalisée en octobre par l’université Johns Hopkins, montre que les enfants hospitalisés aux Etats-Unis qui ne bénéficient pas d’une couverture santé présentent 60% plus de risques de mourir que ceux qui sont couverts par une assurance.
Washington, 11 nov 2009 (AFP)