Grippe H1N1 : polémique sur la campagne de vaccination en Turquie

En douze jours, la Turquie a enregistré quinze cas mortels de la grippe H1N1, tandis qu’une polémique sur la campagne de vaccination, partie du sommet de l’Etat, enfièvre le pays.

Un premier décès lié à la grippe a été annoncé le 24 octobre. Depuis, ils sont quotidiens, avec un point culminant lundi, six morts en une seule journée. Et avec quatre nouveaux décès annoncés mercredi, les autorités tentent de convaincre qu’il n’y pas lieu de s’affoler.

Mais la multiplication même des mesures de prévention -campagne de sensibilisation dans les médias, aéroports équipés de caméras thermiques, écoles provisoirement fermées pour désinfection- contribue à entretenir la psychose.

Le ministère de la Santé a entamé lundi une vaste campagne de vaccination, concernant en premier lieu les personnels médicaux, les pèlerins se rendant à La Mecque et les femmes enceintes, opération qui devrait concerner 28 millions de personnes. Mais à la surprise générale, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi devant les députés de son parti qu’il ne se ferait pas vacciner, attisant les doutes de nombre de Turcs sur l’efficacité du vaccin. Et il a publiquement sermonné son ministre de la Santé, Recep Akdag, affirmant “ne pas partager sa position” sur les mérites de la vaccination et que l’on ne pouvait “forcer” les gens à se faire immuniser.

L’opposition parlementaire a sauté sur l’occasion, accusant le gouvernement d’incompétence. “Le Premier ministre lui-même dit qu’il ne se fera pas vacciner, pourquoi alors immuniser les citoyens ?” s’est interrogé le chef de l’opposition, Deniz Baykal.

“Que doit faire le citoyen ?” lançait mercredi le journal Vatan.

La facture des 43 millions de doses commandées par les autorités, s’élèverait à 335 millions de dollars, fait aussi polémique.

Une somme que la Turquie n’aurait pas du dépenser en temps de crise, dénonce l’ancien ministre de la Santé, Osman Durmus, de l’opposition nationaliste.

Pour ce professeur de médecine, les Turcs ont été utilisés comme des “cobayes” par les autorités médicales qui ont, selon lui, négligé les effets secondaires, notamment causés par la présence d’adjuvants dans les vaccins.

Selon les prévisions officielles, sans campagne de vaccination, jusqu’à 5.300 personnes pourraient mourir du H1N1 en Turquie, mais la grippe saisonnière fait chaque année davantage de victimes, rappelle un ancien responsable du ministère, le docteur Aytun Çiray. “Deux millions de gens (sur 71 millions) seront grippés, il n’y a pas quoi paniquer”, assure-t-il.

Certains voient d’ailleurs dans la mobilisation anti-grippe un moyen de détourner l’attention de l’opinion, alors que le gouvernement est à la peine sur l’initiative qu’il a engagée pour résoudre le vieux conflit kurde. “Nous avons exagéré la grippe aviaire (quatre morts en 2006) et nous exagérons la grippe porcine (H1N1) qui n’est pas plus contagieuse ni dangereuse que la grippe saisonnière. C’est un prétexte du gouvernement pour détourner l’attention des véritables défis” de la Turquie, a ainsi affirmé Mustafa Akaydin, médecin et médecin d’Antalya, grande ville du littoral méditerranéen.

Ankara, 4 nov 2009 (AFP)


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