Grippe H1N1 : Un bébé de 11 mois décède à Paris
Un bébé de 11 mois, hospitalisé à l’hôpital Necker enfants malades à Paris depuis vendredi, est décédé dimanche matin de la grippe A H1N1, a annoncé l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris).
L’enfant “est décédé ce matin de la grippe A/H1N1 dans le service de réanimation pédiatrique”, indique l’AP-HP dans un communiqué. Le petit garçon avait “un terrain sous-jacent d’atteinte cardiaque très sévère diagnostiqué dès l’âge de trois mois”, a déclaré à la presse dimanche soir le professeur Philippe Hubert, chef du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital Necker.
L’enfant avait été admis en urgence dans la nuit de jeudi à vendredi dans un hôpital de la région parisienne puis transféré rapidement à Necker “avec une température à 40 degrés ainsi que des symptômes notamment de toux et de vomissements”. L’enfant avait “une maladie du myocarde (…) qui ne pouvait qu’évoluer défaborablement, à une vitesse qu’on ne connaît pas. Le seul projet thérapeutique à terme en cas d’aggravation moins brutale bien sûr aurait été une transplantation cardiaque”, a ajouté le Pr Hubert.
33 malades porteurs du H1N1 pandémique sont décédés en France depuis le début de l’épidémie: 8 en métropole et 25 en outre mer (9 en Nouvelle-Calédonie, 7 en Polynésie Française, 6 à la Réunion, 1 en Guyane, 1 en Martinique et 1 à Mayotte).
Il s’agit du premier décès concernant un bébé en métropole. Mi-septembre, un bébé de 18 mois qui présentait déjà une pathologie congénitale lourde, était décédé en Martinique des suites de la grippe H1N1.
Pour le professeur Pierre Carli, président de la communauté médicale de Necker, le décès intervenu dimanche “nous rappelle que la grippe tue et qu’elle va tuer”. “Cette maladie même si elle paraît bénigne pour l’immense majorité des gens qui la contractent, les cas graves existent. Il y a un petit nombre de cas graves qui touchent des gens qui sont fragiles comme l’enfant qui en a été victime aujourd’hui mais aussi de manière tout à fait aléatoire des gens en bonne santé”, a-t-il souligné.
“Tout ceci nous rappelle qu’une des meilleures protections que nous avons contre la grippe classique mais aussi contre cette nouvelle grippe c’est la vaccination”, a assuré le Pr Carli.
Pour le Pr Hubert, “on a beaucoup entendu parler des inconvénients de la vaccination sans mettre en relation le risque beaucoup plus important que comporte la grippe elle-même: soit de décès — ce qui Dieu merci restera rare mais surviendra –, soit de maladies graves et d’hospitalisations prolongées”, a-t-il indiqué.
En France, la campagne de vaccination contre le virus H1N1 devrait commencer pour le personnel hospitalier prioritaire dans le courant de cette semaine. Selon la liste rendue publique par le Premier ministre, François Fillon, fin septembre, les personnels de santé prioritaires sont ceux travaillant dans la réanimation néonatale et pédiatrique ou ceux exposés à des patients grippés ou en contact avec des patients porteurs de facteurs de risque.
Paris, 18 oct 2009 (AFP)
