International : Le système de santé nord-coréen est “en ruines”
Opérations chirurgicales sans anesthésie, seringues non stérilisées, épidémies aggravées par la malnutrition: le système sanitaire nord-coréen est “en ruines”, avertit Amnesty International dans un rapport publié jeudi qui préconise une aide internationale urgente.
Le document, intitulé “Corée du Nord: un système de santé en ruines”, s’appuie sur des entretiens avec plus de 40 Nord-Coréens vivant à l’étranger et de professionnels de santé.
Les autorités nord-coréennes soutiennent que le système de santé est gratuit mais de nombreux témoins interrogés par Amnesty ont affirmé qu’ils devaient payer en échange de soins, et cela depuis les années 1990.
Selon le rapport citant ces témoins, les médecins sont généralement rétribués en cigarettes, alcool ou nourriture pour les consultations simples et en espèces pour les examens médicaux ou les opérations. “Si vous ne donnez pas d’argent, vous mourrez”, indique le rapport citant une jeune refugiée de 20 ans.
Certains Nord-coréens sont obligés de se rabattre sur de l’herbe, des écorces d’arbre et des racines pour survivre, selon le rapport.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Corée du Nord a dépensé moins que tout autre pays au monde dans la santé, soit l’équivalent de moins d’un dollar par personne et par an. “La population nord-coréenne a besoin de toute urgence d’une aide médicale et alimentaire, et celle-ci ne doit surtout pas devenir un enjeu politique pour les pays donneurs”, déclare dans un communiqué Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.
“L’incapacité du gouvernement à fournir des informations élémentaires au sujet de la prise de médicaments est d’autant plus inquiétante que le pays lutte contre une épidémie de tuberculose, prévient-elle.
Des centaines de milliers de Nord-coréens sont morts dans la grande famine des années 90 due aux calamités naturelles et à l’incurie du régime. Depuis, le pays communiste a abondamment compté sur l’aide internationale pour nourrir sa population, mais les flux sont régulièrement interrompus.
Séoul, 15 juil 2010 (AFP)