L’accident vasculaire cérébral, une urgence à prendre en charge interpelle la Haute Autorité de Santé
En France, 130 000 personnes sont atteintes chaque année d’accident vasculaire cérébral (AVC), de cause ischémique (infarctus cérébral ; 80 % des cas) ou hémorragique (20% des cas). Quinze à 20 % en décèdent au cours du premier mois suivant l’infarctus cérébral.
Or, pour ces AVC ischémiques, la réalisation d’une thrombolyse dans les trois heures améliore réellement les chances de survie. La reconnaissance des symptômes de l’AVC et l’appel d’urgence au 15 doivent être le réflexe du grand public et des professionnels de santé.
A la demande conjointe de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (ministère de la santé et des sports) et de la Société française neuro-vasculaire, la Haute Autorité de Santé a rédigé des recommandations de bonne pratique sur la prise en charge initiale de l’AVC.
Suspicion d’AVC : dès les premiers symptômes, appeler le 15
Devant tout symptôme de déficit neurologique brutal, tel que perte de force ou engourdissement au niveau du visage ou d’un membre, difficultés d’élocution, le premier réflexe doit être d’appeler le 15, le numéro du SAMU. Le but est le transfert rapide du patient vers un établissement hospitalier et au mieux d’emblée vers une unité neuro-vasculaire. Cette prise en charge en urgence permet la confirmation de l’AVC grâce à l’imagerie (IRM si possible sinon scanner) et la réalisation d’une thrombolyse en cas d’infarctus cérébral confirmé et en l’absence de contre-indication.
L’AVC : 130 000 cas par an
En France, parmi les 130 000 cas, 75% des survivants gardent des séquelles invalidantes (paralysies, etc.). Dans les pays occidentaux, l’AVC est la première cause de handicap de l’adulte, la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer (30 % des démences sont entièrement ou en partie dues à des AVC) et la troisième cause de mortalité. Un quart de la population atteinte d’AVC a moins de 65 ans.
Des recommandations professionnelles pour améliorer la prise en charge initiale précoce de l’AVC
Aujourd’hui, les délais de prise en charge des patients ayant un AVC sont trop longs en France. Ces recommandations ont les objectifs suivants :
– informer le grand public des signes d’AVC débutant pour acquérir le réflexe d’appeler le 15,
– optimiser la filière de soins initiale, préhospitalière et hospitalière, des patients suspects d’AVC,
– réduire le délai de réalisation de l’imagerie cérébrale indispensable pour pouvoir réaliser la thrombolyse,
– réduire la fréquence et la sévérité des séquelles fonctionnelles grâce à une prise en charge pluridisciplinaire précoce réalisée en unité neuro-vasculaire ou à défaut dans un établissement ayant structuré une filière de prise en charge en coordination avec une unité neuro-vasculaire,
– améliorer les pratiques professionnelles de tous les acteurs de la filière.