L’Allemagne va davantage encadrer le prix des médicaments pour réduire le montant annuel des remboursements
Le ministre allemand de la Santé a présenté vendredi des mesures pour davantage encadrer le prix des médicaments, fixé jusqu’ici librement par l’industrie pharmaceutique à un niveau très élevé.
“Pour la première fois, les entreprises pharmaceutiques ne pourront plus décider seules du prix des nouveaux médicaments”, a déclaré le libéral Philipp Rösler (FDP) en présentant son plan.
L’Allemagne, l’un des premiers marchés mondiaux pour les médicaments, est en effet le seul pays d’Europe, avec Malte et le Danemark, où l’industrie fixe librement le prix de ses médicaments, imposé ensuite aux caisses d’assurance-maladie, selon la fédération GKV qui les regroupe. Il leur en coûte plus de 30 milliards d’euros par an en remboursements.
Les laboratoires pourront toujours décider du prix de leurs médicaments au cours de la première année de mise sur le marché, mais ils devront ensuite négocier avec les caisses de sécurité sociale, sur la base d’une analyse des bénéfices thérapeutiques de leur molécule.
Le ministre veut également un gel des prix sur la plupart des médicaments jusqu’à la fin 2013. La mesure permettra d’économiser 1,15 milliard d’euros en 2011.
M. Rösler avait menacé en mars d’imposer des rabais sur les médicaments, s’attirant les foudres de l’industrie pharmaceutique.
Si les prix baissent trop, “notre industrie aura des fondations encore plus fragiles pour investir encore dans l’innovation”, a ainsi mis en garde jeudi, le patron du géant américain Eli Lilly, John Lechleiter, dans le Wall Street Journal.
De son côté, le patron du laboratoire Pfizer pour l’Allemagne, Andreas Penk, a souligné que “le coût des médicaments évoluait de façon modérée”, et jugé que “davantage de régulation n’améliore pas le système”, dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Ces mesures doivent faire l’objet d’un projet de loi dans les prochaines semaines.
Francfort, 26 mars 2010 (AFP)