Les plus défavorisés sont les plus touchés par l’obésité et l’hypertension
La tension artérielle augmente à mesure que diminuent à la fois le niveau d’instruction des individus mais aussi celui de leur quartier d’habitation, selon une étude française sur plus de 7.000 personnes.
Ainsi, plus le niveau d’instruction des participants était faible, plus leur pression artérielle était élevée, selon les chercheurs de l’Inserm dont les travaux viennent d’être publiés par le mensuel américain spécialisé Hypertension. Plus surprenant, les chercheurs ont montré qu’au-delà du niveau d’instruction individuel, le niveau d’instruction moyen des habitants du quartier de résidence influait : plus le niveau d’instruction moyen du quartier était faible, plus la pression artérielle de ses résidents était élevée.
Puis les chercheurs se sont intéressés à différents facteurs potentiellement en cause dans l’hypertension artérielle (tabac, alcool, poids etc.). L’obésité, également plus répandue dans les populations défavorisées de la population, s’avère ainsi un facteur-clé dans ce lien entre niveau d’instruction et tension artérielle. “Elle explique près de la moitié de l’association entre une augmentation de la tension artérielle et le niveau d’instruction du quartier”, indique à l’AFP Basile Chaix qui a conduit l’étude faite en Ile-de-France et baptisée Record (Environnement résidentiel et maladies coronaires). “L’épidémie d’obésité et sa distribution sociale pourraient donner lieu à une augmentation des disparités sociales de risque cardiovasculaire dans les décennies à venir”, selon le chercheur.
Il préconise d’ailleurs d’agir de façon ciblée sur les populations vivant dans des quartiers défavorisés “afin de réduire efficacement les inégalités de risque cardiovasculaire”. La recherche va se poursuivre sur cette population de l’étude Record pour voir si les disparités de pression artérielle observées entre quartiers sont en partie imputables aux différences existantes en matière d’offre alimentaire (marché, magasins, fast-food etc.), d’opportunités d’activité physique ou de sources de stress (difficultés financières, de voisinage, etc.), ajoute le chercheur.
L’étude portant sur 7.292 personnes âgées de 30 à 79 ans, recrutées entre mars 2007 et février 2008, a été réalisée sur 111 communes et dix arrondissements parisiens de niveaux socio-économiques contrastés (quartiers aisés et défavorisés).
Paris, le 27 janv 2010 (AFP)