Les “surirradiés de Toulouse” s’en prennent à Axa
Une partie des 145 patients victimes de surirradiation en 2006 et 2007 à l’hôpital de Rangueil à Toulouse ont dit leur “exaspération” mercredi à Limoges, accusant l’assureur Axa de “faire obstruction” dans le processus d’indemnisations, selon leur avocat.
“Les rapports d’expertises révèlent des séquelles très importantes, 50 à 60% d’incapacités pour certaines victimes”, a déclaré Robert-François Rastoul, avocat de la Fédération nationale des accidentés du travail et handicapés (FNATH), qui représente 39 victimes du Limousin.
Dans la phase de demandes d’indemnisations, “Axa et l’hôpital font une véritable obstruction en niant ou en minimisant un certain nombre de préjudices”, a-t-il accusé.
Interrogé par l’AFP, le groupe d’assurances s’est défendu de “faire obstruction”. “On ne peut pas nous accuser de ne pas être présent, de faire obstruction, on règle les victimes, on fait des propositions, les montants sont éloquents”, a déclaré Francis Wautier, directeur des règlements des sinistres des entreprises chez Axa.
L’assureur a versé à ce jour 1.247.400 euros, a-t-il dit. 139 victimes ont reçu “dans un délai assez rapide” une avance de 5.000 euros. Seize d’entre elles, dont l’état de santé est considéré lié à la surdose de radiations, se sont vu proposer un capital ou des provisions, a déclaré M. Wautier.
“L’expertise médicale est compliquée”, a-t-il dit, “chez des malades d’une pathologie grave à l’origine, il faut discerner ce qui est lié à l’irradiation”. Sur les 145 victimes, dont 23 sont décédées, 27 rapports d’expertise médicale ont été rendus et 21 sont en cours, a-t-il souligné. Les patients venus au CHU de Rangueil pour des traitements de tumeurs cérébrales avaient subi, entre avril 2006 et avril 2007, des doses deux fois supérieures à la normale.
LIMOGES, 10 fév 2010 (AFP)