Médicaments : Les 10 pistes de la Mutualité Française pour éviter un nouveau Mediator
La Mutualité française, qui regroupe la quasi totalité des mutuelles santé, propose un plan en dix propositions pour « réformer sans concession et avec pragmatisme le circuit du médicament », suite à l'affaire du Mediator, afin « d'éviter un nouveau drame sanitaire ».
La Mutualité française, qui regroupe la quasi totalité des mutuelles santé, propose un plan en dix propositions pour « réformer sans concession et avec pragmatisme le circuit du médicament », suite à l’affaire du Mediator, afin « d’éviter un nouveau drame sanitaire ».
Étienne Caniard, le président de la Mutualité Française, estime dans un communiqué que « des changements en profondeur sont aujourd’hui nécessaires si l’on ne veut pas laisser se développer un sentiment de suspicion à l’égard du médicament ». Il convient désormais, dit-il, de « promouvoir uniquement les médicaments efficaces et leur bon usage » et de « supprimer les situations de risques sanitaires attachées à des produits dont le service médical rendu est insuffisant ».
Pour la Mutualité française, il faut aussi « ne pas confondre médicaments et produits de consommation courante et ne pas réduire l’information sur les médicaments à la publicité ». Selon la Mutualité française, qui prône « une politique de santé publique indépendante des politiques industrielles », il faudrait d’abord, lors du processus d’autorisation de mise sur le marché des médicaments (AMM), imposer qu’un nouveau produit soit comparé à un traitement qui existe déjà et non à un simple placebo. Le progrès médical par rapport à ce qui existe devant être « le critère ».
Une réévaluation des médicaments tous les 5 ans
Les médicaments devraient être réévalués « tous les cinq ans » et suivis dans le cadre d’une « structure post AMM ». Les médecins et pharmaciens devront être mobilisés sur « le bon usage des médicaments ». Le taux de remboursement des médicaments devra « coïncider avec le niveau de service médical rendu », conformément au Code de la sécurité sociale. Les conventions liant l’Etat à l’industrie pharmaceutique devront être signées « par produit et non plus par laboratoire, afin de lever toute confusion entre logiques industrielles et sanitaires ».
Il faudra encore « réduire l’influence de l’industrie pharmaceutique sur les professionnels de santé par le réinvestissement de la sphère publique dans la formation initiale et continue et dans l’information ». La régulation de la promotion pharmaceutique devra être « renforcée ». Enfin, il faudra « faire en sorte que la politique européenne du médicament défende des objectifs de santé publique, notamment par une politique d’évaluation rigoureuse et une politique d’information indépendante ».
Paris, 10 mars 2011 (AFP)