Publication du premier rapport sur “La santé des femmes en France”
A la demande de Roselyne Bachelot-Narquin, la DREES vient de publier le premier rapport exhaustif sur « La santé des femmes en France », fruit de 17 mois de travail. Destinée à être actualisée tous les 5 ans, cette étude met en exergue les inégalités dont sont victimes les femmes en matière de santé, que ce soit par rapport aux hommes, aux disparités territoriales ainsi qu’au milieu social.
Cet ouvrage est avant tout destiné aux professionnels mais la ministre de la santé et des sports a aussi souhaité la publication d’un livret synthétique à destination du grand public qui sera accessible sur internet. Plusieurs constats ont déjà aboutis à la mise en place de diverses actions.
– Ainsi, près d’un quart des décès survenus avant 65 ans pourraient être évités par une réduction des comportements à risque, en particulier liés au tabagisme (taux de décès par cancer du poumon a presque doublé chez les femmes en 15 ans) et à l’alcoolisme (8 % des femmes déclarent consommer quotidiennement de l’alcool, dans une proportion qui s’accroît avec l’âge).
C’est pourquoi, l’INPES a mis en place sur Tabac info services des conseils et messages personnalisés adaptés aux femmes. Une campagne média à destination des femmes sera menée avant la fin de l’année. Concernant l’alcool, le projet de loi prévoit des mesures visant à limiter les ivresses chez les jeunes (interdiction des open bars et de la vente d’alcool aux mineurs) qui ont été adoptées par la représentation nationale.
– Les inégalités frappant plus durement les plus vulnérables, la ministre est très attentive à développer un axe spécifique dans toutes ses politiques de prévention et de santé publique, à destination des femmes en situation de vulnérabilité.
La plaquette d’information tout public consacrée à la santé prendra en compte toutes les périodes charnières de la vie des femmes auxquelles elles peuvent être en situation de vulnérabilité en matière de santé. Un site internet consacré à la santé femmes sera également développé par l’INPES.
– En ce qui concerne la contraception et la sexualité, un tiers des grossesses ne sont pas prévues malgré l’utilisation de la contraception orale par 57 % des femmes en général et 88 % des femmes de 20 à 25 ans. Jusqu’à présent le non-remboursement des pilules de troisième génération restreignait l’accès à la contraception. Cette difficulté sera bientôt résolue, puisque Roselyne Bachelot-Narquin a déposé un dossier de demande de remboursement en commission de transparence en mai qui a été accepté, son lancement est prévu pour la rentrée.
Le projet de loi prévoit aussi le renouvellement de la prescription de contraceptifs oraux par les pharmaciens et infirmières, pour une durée de 6 mois, non renouvelable.
– A l’égard de la santé gynécologique des femmes, le projet de loi a étendu les compétences des sages-femmes à la consultation de contraception et au suivi gynécologique de prévention.
– En matière de cancers féminins, la ministre réfléchit aux modalités d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, en ciblant prioritairement les femmes précaires qui y ont le moins recours. L’INCa a à cet égard mené une initiative originale en partenariat avec les officines pour mener une campagne de sensibilisation.
– Enfin, concernant la santé des femmes mûres, les pathologies liées à la ménopause ou le risque dépressif seront mieux traités. Le plan « bien vieillir » permettra l’expérimentation d’une consultation de dépistage pour les personnes entre 50 et 60 ans.
Consulter le rapport : http://www.sante.gouv.fr/drees/santefemmes/santefemmes.htm