Retraites : vers 43,5 ans de cotisations à l’horizon 2050 ?
Le 24 mars prochain, le Conseil d’orientation des retraites (COR) se réunira pour réfléchir à l’avenir du système des pension en France. Il se penchera notamment sur les questions de la durée des cotisations, de l’âge de départ à la retraite, au regard des enjeux démographiques qui s’annoncent pour 2020 voire 2050.
La logique mathématique est implacable. L’espérance de vie et par conséquent la période de retraite augmentent. Résultat la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) connaît de grosses difficultés financières. Son déficit devrait dépasser les 10Mds d’euros en 2010. Une tendance que les autorités cherchent à inverser. Le credo du gouvernement consiste dès lors à progressivement allonger la durée de cotisations en fonction des évolutions démographiques des décennies à venir. Il s’agit de pérenniser le système par répartition.
C’est même l’un des principes de la loi Fillon de 2003 : caler l’augmentation de la durée de cotisations sur celle de l’espérance de vie. Selon l’Insee, nous gagnons une année supplémentaire d’espérance de vie tous les 10 ans. Une donnée à prendre en compte lorsque l’on se penche sur l’avenir des régimes de retraites en France. « L’objectif est de stabiliser le ratio entre durée d’assurance et durée de retraite par une règle de partage des gains d’espérance de vie constatés (2/3 durée d’assurance-1/3 durée de retraite) » peut-on lire sur un document du COR. Concrètement cela signifierait que l’on travaillerait 9 mois de plus, tous les 10 ans. A l’horizon 2020, il faudra donc cotiser 41,5 ans, et 43,5 ans en 2050 pour profiter d’une retraite à taux plein, si le schéma de la loi Fillon reste en place.
Car, le thème des retraites sera le sujet de 2010 et une réforme est attendue. Cela promet des débats houleux entre majorité, opposition et partenaires sociaux en désaccord sur plusieurs points et notamment sur l’âge de départ en retraite. Le gouvernement souhaiterait le repousser au-delà des 60 ans et avance des arguments démographiques. De leur côté, les syndicats refusent toute modification et s’appuie notamment sur la question de la pénibilité de certaines activités.