Troisième campagne d’information sur les troubles musculo-squelettiques qui ont coûté 787 millions d’euros à l’assurance maladie en 2008
Le gouvernement a lancé jeudi le troisième volet de sa campagne de sensibilisation aux troubles musculo-squelettiques (TMS), destiné à renforcer la prévention contre un fléau qui représente 80% des maladies professionnelles reconnues, a annoncé le ministre du Travail.
“Ne plus pouvoir se servir d’un clavier” ou “utiliser une brosse ou un tournevis”, c’est ce qui arrivent à certains salariés touchés par ces pathologies, qui se traduisent par des douleurs et une gêne fonctionnelle, qui peut “conduire à ne plus pouvoir travailler”, a expliqué jeudi le ministre du travail Eric Woerth, lors d’une conférence de presse.
“Premier cas de maladies professionnelles en France, le nombre de TMS augmentent de 18% par an depuis 10 ans” a précisé M. Woerth, évoquant une “sorte d’épidémie”. Il souhaite, d’ici quatre à cinq ans “stabiliser” ce nombre et réduire de 25% le nombre d’accidents du travail.
Les TMS les plus courants sont le syndrome du canal carpien, qui touche le poignet, les tendinites de l’épaule et du coude, les lombalgies. Ils touchent tous les secteurs d’activité mais notamment l’agroalimentaire, le commerce, le BTP, les services à la personne.
“Signes d’une forme d’usure physique au travail”, selon le ministre, ces TMS sont liés à des gestes répétitifs à cadence élevée, des charges lourdes, des vibrations ou du matériel défaillant, combinés à une organisation du travail inadaptée et du stress.
“En 2008 on a observé environ 40.000 nouvelles maladies professionnelles dues aux TMS, et ça a coûté 787 millions d’euros” à l’assurance maladie, et “près de 8,5 millions de journées perdues” pour les entreprises, a souligné le ministre.
Intitulée “Mettre fin aux troubles musculo-squelettiques dans votre entreprise, c’est possible”, la nouvelle campagne, qui commence à partir du 19 avril, est destinée à appeler les professionnels à mettre en place des actions de prévention, a précisé Jean-Denis Combrexelle, directeur général du Travail.
Articulé autour de messages dans la presse professionnelle et de spots radio, la nouvelle campagne montre notamment un poing qui écrase avec assurance le mot “tendinite”, ou les mains d’une femme qui brisent le mot “lombalgie”.
Paris, 1 avr 2010 (AFP)