Dossier : Les assureurs vigilants à propos des scooters
Le scooter est devenu un mode de déplacement à part entière, et les assureurs généralistes traditionnellement vendeurs de produits deux roues se sont adaptées à cette clientèle particulière, pour remplacer le manque de culture qu’ont les motards.
Premier point important : les conducteurs de scooter se servent de leur deux-roues comme d’un « utilitaire ». N’entendez pas par là qu’ils transportent du matériel ou des meubles, mais qu’ils l’utilisent plus par obligation que par passion.
« Les scootéristes ne lisent pas les informations sur le scooter ou la presse spécialisée. Ça ne leur parle pas » confirme un grand assureur.
Et pour cause, les scootéristes urbains sont bien souvent des automobilistes lassés de perdre du temps dans les transports et en quête de fluidité. D’ailleurs, le scooter permet cette « transition » rapide entre le 4 roues et le 2 roues. La posture, assise, pas de vitesses à passer sont des éléments essentiels pour comprendre la « modification du paysage du marché du deux roues ».
Un changement si soudain et si grand que les deux familles – motards et scootéristes – ne se reconnaissent pas, ce qui pose finalement un problème aux assureurs.
« Un motard accepte de porter une combinaison de cuir, des bottes et des gants de protection en plus d’un casque intégral de bonne qualité. Pour les pilotes de scooter, ce genre de protection est plus contraignante qu’autre chose : pas question d’aller travailler habillé comme un robot » explique-t-on du côté des sociétés.
L’important est pourtant de soigner le client et de lui proposer des couvertures adaptées, en plus, souvent d’une information, au moins et d’un stage de formation, quand cela est possible.
Pour rendre les scootéristes plus responsables, les assureurs incluent par exemple l’assurance du casque dès le premier niveau d’assurance (la responsabilité civile) et n’hésitent pas à assurer à moindre coût un tablier et une bulle.
Pour ménager leurs clients, les assureurs se gardent bien de tout effet « dénonciateur » stigmatisant une population. Pourtant, ils admettent facilement que les scooters 125 sont « une possibilité aux ‘non motards’ de conduire des deux roues, sans formation supplémentaire ». Une entrée en matière que les nouveaux scooters élargis aggravent, avec la mise à disposition d’un public non initié des trois-roues puissants, lourds et rapides.