Dossier : Assurances entreprises, quelle importance joue la prévention ?
Eric Lagarde, en charge des offres pros chez MMA, explique pourquoi la prévention fait aujourd’hui partie intégrante des offres d’assurances auprès des entreprises. Entre sensibilisation et mise en place de véritables plans de prévention des risques, c’est la question du tarif qui est en jeu.
Qu’est-ce qui détermine la mise en place de plans de prévention dans une entreprise ?
Nous proposons des plans de prévention en fonction de la taille des entreprises. Pour les petits entreprises, les “petits pros”, il s’agit plutôt de préconisations, de conseils sur l’installation d’extincteurs, la vérification des installations électriques ou encore la sensibilisation à la conduite routière. Donc, sur ce niveau d’entreprises, il s’agit plutôt de sensibilisation, avec quelques notions de préventions qui vont avoir un impact sur la tarification des contrats.
Pour les entreprises un peu plus importantes, type PME, nous allons nous positionner sur des approches de prévention notamment sur le dommage (incendies, électricité, vol, etc..). Nous allons mettre en place des préconisations plus fortes et établir une cartographie des risques dans l’entreprise, avec un focus sur les éléments pour lesquels nous avons les réponses assurantielles. Enfin, pour les entreprises de grande taille, nous faisons appel à des ingénieurs préventionistes spécialisés, essentiellement en risque incendie et en Responsabilité Civile. Ils vont alors faire une véritable analyse de l’entreprise avec des préconisations qui peuvent intervenir sur les projets de construction même du bâtiment par exemple, ou sur des éléments de protection.
La prévention est-elle obligatoire pour une entreprise ?
Dans certains cas, les plans de prévention peuvent devenir une exigence puisque certaines entreprises sont tenues de respecter des paramètres légaux. Plus les entreprises sont de taille importante, plus les capitaux sont élevés et plus l’accompagnement en terme de prévention va être employé pour nous différencier dans l’approche commerciale. La partie assurance de l’entreprise n’est qu’une partie des réponses que nous pouvons apporter à une entreprise. La prévention est elle aussi une réponse importante que l’assureur peut apporter qui lui permet d’apporter une valeur ajoutée à sa démarche.
Le niveau de prévention influence-t-il le montant des primes d’assurance ?
Si un plan de prévention est mis en place, nous considérons que le risque se réduit. Comme la prime d’assurance est calculée sur la probabilité de survenance du risque, il y a donc un impact sur la tarification. Côté flotte de véhicules par exemple, cela fait plus de 10 ans que nous mettons en place des plans de prévention et cela nous permet d’en mesurer l’efficacité. Si la prévention peut faire baisser une prime, nos analyses peuvent aussi nous permettre d’avoir des exigences vis-à-vis des entreprises afin de ne pas augmenter les primes. La prévention peut avoir deux objectifs : elle peut permettre le bonus tarifaire et peut aussi être la contrepartie pour éviter des majorations.
Comment les compagnies assurent-elles la mise en place et le suivi de ces plans de prévention ?
Je considère que logiquement, dans l’acte de vente que nous apportons via nos agents et nos courtiers, la prévention fait partie intégrante de notre démarche. Ainsi, aujourd’hui, je considère que 100% de nos clients sont concernés par la prévention, mais cela ne veut pas dire ensuite que des plans de préventions sont systématiquement mis en œuvre. Dans l’approche des risques, l’assureur apporte un service complémentaire et ce service passe par l’échange autour de la prévention. Nous avons un suivi des plans de prévention pour ce que l’on appelle les grands comptes. Ensuite à partir du moment où l’entreprise est dans le domaine délégué à nos agences, ce sont les agents qui assurent le suivi et l’analyse de l’évolution de l’entreprise afin d’adapter la prévention. C’est clairement nos agents qui proposent les plans de prévention aux petites entreprises. Le chef d’entreprise est dans son quotidien, il doit faire tourner sa boutique et donc la prévention n’est pas sa préoccupation première. Il n’a pas encore le réflexe de venir nous chercher naturellement sur ce terrain là.