Comment bien choisir son assurance voyage ?
Entre les offres des voyagistes, des assureurs privés, ou les couvertures intégrées dans les cartes bancaires, vers quelle assurance voyage se tourner pour bénéficier de la protection nécessaire ? Katherine Graffin, directrice de Mondassur, courtier en assurance voyage, nous livre quelques conseils.
Quels conseils donneriez-vous pour bien choisir son assurance voyage ? Sur quels points faut-il se montrer vigilant ?
Il faut choisir en fonction de différents critères et ne pas uniquement se concentrer sur le prix, sinon l’assurance ne sera pas adaptée au voyage en question. Parmi les critères à prendre en compte, l’idée est de trouver une assurance qui va correspondre à la destination. Par exemple, pour un départ aux États-Unis ou en Australie, où les frais médicaux sont très élevés, l’assurance devra offrir de meilleurs garanties qu’un contrat pour aller en Afrique, continent sur lequel les coûts médicaux sont moins importants. Ensuite, il faut choisir en fonction de la durée de son voyage. Des assurances peuvent couvrir jusqu’à 30 jours, d’autres jusqu’à 60 jours ou 90 jours, qui est le maximum en général pour les voyages temporaires. Il faut également tenir compte du but du séjour, s’il s’agit de tourisme, de trekking, de vacances où l’on peut pratiquer des sports un peu dangereux… Enfin, le voyageur doit choisir son contrat en fonction de la protection souhaitée. Il est conseillé de prendre quelque chose de complet et qui englobe automatiquement les frais médicaux, et pas seulement des garanties d’assistance rapatriement. Ce sont deux choses bien distinctes. Nous conseillons également la garantie responsabilité civile et la protection des bagages, on ne sait jamais, ça n’arrive pas qu’aux autres.
En matière de frais médicaux, quel est le montant de prise en charge qui semble acceptable ?
Effectivement, cela varie en fonction de la destination. Par exemple pour les États-Unis un plafond de 30.000 euros est ridicule. Nous conseillons plutôt entre 150.000 et 500.000 euros. C’est vrai que pour des destinations chères, plus le plafond est élevé, mieux c’est. Après tout est également une question de budget, mais il est certain qu’il vaut mieux prendre une petite assurance que pas d’assurance du tout. Attention également aux montants de franchises, il ne faut pas qu’elles soient trop importantes sinon cela va peser sur l’assuré. 20/30 euros de franchises c’est acceptable, au delà c’est trop, il faut tout de même s’y retrouver dans le prix.
Justement en termes de prix, quel est le tarif d’une assurance voyage ?
Une fois de plus, cela dépend vraiment des garanties souhaitées, de la destination et de la durée. Pour des vacances classique, pas longues et pas très éloignées, l’assuré peut trouver facilement un tarif aux alentours de 20 euros, ce qui n’est pas cher du tout. Mais avec des garanties optimales et un voyage plus lointain, le tarif peut atteindre 100 euros voire 250 euros s’il s’agit d’une famille. D’où l’intérêt de comparer les offres pour trouver la plus adéquate plutôt que de souscrire celle du voyagiste qui sera standard et unique.
Les assurances proposées par les cartes bancaires, peuvent-elle être suffisantes ?
Il y a beaucoup de personnes qui pensent être complétement protégées par leur carte bancaire. Ce n’est pas toujours le cas, il y a des conditions d’application très restrictives comme avoir payé son voyage avec la dite carte bancaire. La durée du voyage, par exemple, est plafonnée, les garanties sont limitées. Les assurances de cartes bancaires normales, qu’il s’agisse de Visa ou Mastercard, sont très sommaires avec moins de 15.000 euros de plafond pour les frais médicaux. Un tel montant, est trop faible.
L’Assurance maladie à la française reste-t-elle une idée réçue ?
Effectivement, 50% des Français pensent pouvoir compter sur une prise en charge des frais par la Sécurité sociale, où qu’ils aillent. Nous sommes des enfants gâtés en France. Or, la Sécurité sociale ne rembourse les frais médicaux à l’étranger que sur la base des tarifs français. Ce qui peut faire une nette différence à la charge de l’assuré d’un pays à l’autre.