Retraite : Les Français n°1 du pessimisme
S’il est vrai que le système de répartition des retraites se dégrade, le pessimisme des Français semble toutefois en léger décalage avec le sentiment de ses voisins européens.
Longtemps perçu comme un système juste et efficace, le système de répartition des retraites se retrouve aujourd’hui dépassé par des imprévus. « Les pouvoirs publics n’ont malheureusement pas pris en compte les évolutions démographiques », explique Philippe Lequeux Sauvage, agent général délégué de la FFSA. « Actuellement le vieillissement de la population et le faible taux d’activité des séniors font que les nouvelles générations voient les avantages qui existaient fondre peu à peu. »
Des voisins plus confiants
Malgré une situation similaire dans toute l’Europe, les Français sont les seuls à percevoir unanimement la dégradation du système des retraites comme principale motivation d’épargne. Selon le baromètre d’Axa, les Français sont 63% à anticiper des revenus insuffisants à la retraite, contre 43% en moyenne dans les autres pays interrogés.
De même, la préretraite volontaire est peu populaire en France (18%), à l’inverse de l’Allemagne ou du Royaume-Uni où 50% des séniors choisissent de prendre leur retraite de façon anticipée.
Le paradoxe français
Malgré un inquiétude prononcée concernant leur retraite et un nombre important d’épargnants, les Français ont en revanche un montant d’épargne beaucoup plus faible que la moyenne européenne. 50% des épargnants économisent moins de 100 euros par mois pour une moyenne nationale de 2.000 euros par an, très en deçà des 4500 euros par an réalisés par leurs voisins.
En France plus de 70% des actifs ne connaissent pas le montant de leur retraite et compte essentiellement sur les revenus de la retraite légale. Ils font finalement partie des Européens qui anticipent le moins la préparation à la retraite. 62% d’entre eux déclarent ne pas avoir encore commencé, contre 55% pour la moyenne des Européens.
Cependant, selon Philippe Lequeux Sauvage, une forte dépendance aux produits d’épargne présente des risques. « Lorsqu’on se penche sur la situation des anglosaxons, particulièrement tributaires des banques, on dénombre des quantités de faillites personnelles, un phénomène minoritaire en France. »