Pourquoi les taux des fonds en euros des assurances-vie baissent
Depuis trois mois, les assureurs ont annoncé les taux de revalorisation de leurs fonds en euros pour l’année 2010 et ils sont encore une fois en baisse par rapport à l’année précédente.
Depuis trois mois, les assureurs ont annoncé les taux de revalorisation de leurs fonds en euros pour l’année 2010 et ils sont encore une fois en baisse par rapport à l’année précédente.
La Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) a présenté fin janvier les chiffres du marché de l’assurance. Sans surprises, la tendance a été confirmée et les rémunérations des fonds en euros ont perdu 50 points de base pour passer de 3,70% en moyenne en 2009 à 3,20% cette année avant prélèvements sociaux de 12,3 %.
Cette baisse n’a rien de surprenant : elle était annoncée depuis des années. Elle est la conséquence logique du tassement régulier des taux d’intérêt des obligations, qui représentent le principal investissement des fonds en euros, à hauteur de 80 % au moins.
Chaque année, la collecte réalisée par les assureurs est placée dans des obligations qui rapportent de moins en moins et les revenus des portefeuilles (qui forment l’essentiel du « rendement ») baissent mécaniquement.
Le rythme de diminution est toutefois plus rapide que celui attendu par les spécialistes, car les taux obligataires ont chuté l’an denier à un niveau historiquement bas (2,7 % pour l’emprunt d’Etat français à dix ans).
Les obligations qui ont été acquises par les assureurs durant ces derniers mois avec de très faibles coupons vont peser durablement sur les performances des fonds en euros et seule une remontée des taux obligataires permettrait une inversion de la tendance. Personne ne l’attend pour autant en 2011.
Dans de telles conditions, ce sont les assureurs ayant une gestion offensive et jouant les marchés d’actions sur 5 à 10 % de leur portefeuille qui présentent le meilleur potentiel de revalorisation à moyen ou long terme. Ils sont toutefois de moins en moins nombreux à investir en Bourse, en raison d’une réglementation (Solvabilité II) qui les en décourage.
Avec Eric Leroux