Dépendance : Ou en est-on ? Par Jean-Louis Faure, délégué général du CTIP
Le premier enjeu est d’assurer un minimum de ressources aux personnes en situation de dépendance, on devra faire face à un vieillissement de la population
Jean-Louis Faure est délégué général du CTIP, le Centre technique des institutions de prévoyance, l’organisation professionnelle qui représente les institutions de prévoyance.
Quels sont les enjeux soulevés par le 5ème risque ?
Le premier enjeu est d’assurer un minimum de ressources aux personnes en situation de dépendance, d’autant plus que l’on devra faire face à un vieillissement de la population dans les prochaines années. On sait qu’une retraite moyenne est de l’ordre de 1200 à 1500 euros mensuels et qu’un séjour en maison de retraite coûte en moyenne 3000 euros par mois. Il faudra donc trouver des solutions pour améliorer la prise en charge de la dépendance et l’offre de soins et de services, que ce soit en établissement ou à domicile.
Quelles réponses apporter face à ce nouveau risque ?
Au-delà de l’allocation pour la perte d’autonomie (APA), la retraite et, éventuellement, le patrimoine, sont les premières sources de financement. On peut aussi avoir recours à une assurance individuelle. Enfin, certaines entreprises et branches professionnelles ont mis en place des garanties collectives de dépendance.
Comment fonctionnent ces contrats collectifs ?
Les premiers contrats d’entreprise proposant une garantie dépendance ont été diffusés à la fin des années 1990. Aujourd’hui, dans de grandes entreprises ou dans des branches professionnelles (les salariés des cabinets d’avocats, les commissaires priseurs, le notariat, les professionnels de la bijouterie et de la joaillerie ou encore la poissonnerie de détail), les partenaires sociaux ont négocié une couverture de dépendance. Environ 600 000 salariés du privé bénéficient de ces garanties dont 300 000 auprès d’une institution de prévoyance. Le premier avantage des contrats collectifs est de couvrir l’ensemble des salariés d’une même entreprise puisque la souscription est obligatoire, et de les amener à cotiser tôt ce qui réduit considérablement leur effort de cotisation. Dans un contrat comme celui de l’OCIRP, par exemple, si un salarié a cotisé 15 euros par mois pendant 30 ans, il percevra une rente de 600 euros en cas de dépendance.
Où en est le débat aujourd’hui et quelles sont selon vous, les actions prioritaires à mener ?
Le débat est du ressort des pouvoirs publics et des partenaires sociaux. Le rôle du CTIP est d’apporter son expertise technique. Cette expertise lui permettra, une fois les orientations fixées, de participer à la mise en œuvre de la réforme.
En partenariat avec l’OCIRP