Dossier « JO 2010 » : comment sont assurés les Jeux Olympiques ?
Jour J- 1 avant la cérémonie d’ouverture des 21e Jeux Olympiques d’hiver. Cette année, c’est la ville canadienne de Vancouver qui accueillera des athlètes venus de 80 pays du globe. Au total, ils seront près de 5.500 à se disputer les quelques 615 médailles mises en jeu, sans compter les 1.500 participants à l’édition paralympique. De manière générale, organiser une telle compétition relève de l’entreprise pharaonique. Le Comité organisateur des jeux de Vancouver (Covan) s’est ainsi vu alloué un budget d’environ 1,76mds de dollars dont plusieurs millions sont dédiés au seul poste « gestion des risques et assurances. »
Assurer un évènement aussi important que des Jeux Olympiques n’est pas une mince affaire. Un seul assureur ne peut à lui seul assumer le risque. Par conséquent, les organisateurs ont tout intérêt à souscrire des contrats auprès de plusieurs compagnies ou alors d’un courtier qui se chargera de la répartition du risque auprès de ses clients. Pour les JO de Vancouver, c’est un pool d’une quinzaine d’assureurs. Mais avant de penser assurance, il faut recenser et analyser les risques. Une procédure entamée en 2006 par Marsh, le courtier spécialisé dans la couverture des Jeux olympiques.
« Nous avons décelé 500 à 700 risques, allant de l’inondation de l’arena de hockey à l’attaque terroriste en passant, entre autres, par les épidémies » explique Patrick Vajda, senior consultant chez Marsh, et qui en est à sa 12e olympiade. « Le report d’une épreuve fait partie de ses aléas à gérer. Je me souviens de la descente des Jeux de Calgary qui devait se dérouler le premier jour. Du fait, notamment de la météo, elle avait eu lieu le dernier jour des olympiades. Heureusement, l’emploi du temps des JO d’hiver permet de faire face à ce genre d’aléas. »
Un programme d’assurance extrêmement large et complet
Une fois la liste des risques dressée, le Covan et le courtier Marsh ont pu mettre en place un programme d’assurance. Ce dernier revêt 5 aspects principaux. En premier lieu, la responsabilité civile. Elle couvre les dommages corporels, matériels et immatériels causés à des tiers, comme par exemple un skieur qui percute un spectateur. Secret professionnel oblige, il est difficile d’avoir les montants exacts des garanties et des primes. Une chose est sure, les limites de garantie dépassent systématiquement les 200M de dollars dans le cadre des JO.
Autre dossier crucial, l’assurance annulation. Il s’agit de couvrir l’éventualité d’une suppression totale ou partielle des Jeux. En parallèle, les assureurs supportent également le remboursement des billets en cas de report d’une épreuve. Les quelques 40.000 bénévoles et salariés qui participent à l’organisation des Jeux olympiques bénéficient eux aussi d’une couverture par les assurances. Elles prennent en charge les frais médicaux et l’assistance rapatriement le cas échéant.
Enfin, dernier volet, l’assurance dommage pour les biens mobiliers et immobiliers. Elle couvre par exemple les dégâts causés par un incendie qui se déclarerait dans l’une des enceintes sportives retenues pour les compétitions. En règle générale, les infrastructures utilisées dans le cadre des Jeux olympiques sont déjà couvertes par une police d’assurance contractée par leur propriétaire respectif. « En fait, il s’agit plutôt d’augmenter le niveau des garanties ou de racheter certaines exclusions des contrats déjà existants. Ainsi dans le cadre des assurances pour les JO, le risque terroriste n’est jamais exclu, contrairement au contrat classique » souligne Patrick Vajda.
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