Dossier « pro »: Ces métiers à la limite de l’assurable
Il existe bel et bien des professions délicates à assurer, des métiers tellement risqués qu’ils en deviennent presque « inassurables ». C’est le cas pour quelques rares activités si dangereuses que les compagnies d’assurances ne prennent pas le risque de les garantir. Souvent mirobolantes, les cotisations afférentes à ces professions ne peuvent en générale être souscrites que par l’intermédiaire de courtiers d’assurances bien spécifiques, qui occupent des marchés de « niches », et qui sont spécialisés dans les risques qu’on ne rencontre que très rarement.
Comme nous l’avions évoqué précédemment, certaines professions dites « à risques » sont très difficiles à assurer, même si certaines compagnies spécialisées arrivent quand même à tirer leur épingle du jeu. Outre les métiers de la sécurité, les reporters de guerre ou encore les convoyeurs de fonds, il existe des métiers encore plus rares et encore plus délicats à protéger via une assurance. Ces métiers parfois considérés comme « inassurables » sortent de l’ordinaire et bénéficient en règle générale de contrats uniques, faits sur mesure par des assureurs très spécialisés.
C’est le cas pour les professions très rares présentant des risques tels que la manipulation d’explosifs ou de substances toxiques (il s’agit souvent de militaires, mais on peut évoquer le cas des artificiers et des fabricants d’armes qui eux, sont très exposés), le transport d’explosifs ou de matières dangereuses, le travail souterrain ou en mer, tout comme les risques liés à la démolition, aux animaux sauvages, ou encore les risques politiques.
Les mineurs, les artificiers de carrières, les guides de haute montagne ou bien les plongeurs sont donc souvent des cibles de choix pour certains assureurs qui convoitent des marchés de niche. En effet, ces derniers sont les seuls à vouloir garantir les risques de ces jobs, et n’hésitent pas à faire payer le prix fort aux assurés. Les particuliers aux activités dangereuses sont alors contraints d’accepter faute de pouvoir trouver d’autres assurances qui acceptent de les couvrir.
Certains métiers méconnus, ou d’autres anodins, présentent de très grands risques, parfois cumulés. Ce sont ces situations dangereuses misent les unes avec les autres qui effraient parfois les assureurs. Les sidérurgistes qui travaillent dans les hauts-fourneaux sont très exposés, tout comme les volcanologues, mais, plus surprenant, les diagnostiqueurs immobiliers, fortement exposés à l’amiante. Les employés de scieries, les fabricants de feux d’artifice ou encore les cascadeurs sont au même titre très exposés. Mais un cap de dangerosité est franchi pour les métiers liés à l’espace (spationautes) ou à l’aéronautique, les pilotes d’avions ravitailleurs ou encore les pilotes démonstrateurs pour avions de chasse. Le secteur nucléaire est évidemment lui aussi un marché de niches pour les courtiers qui veulent malgré tout assurer les personnes travaillant dans ce domaine, mais il s’avère que les ouvriers monteurs de charpentes en acier sont eux aussi considérés comme presque « inassurables » compte tenu de la dangerosité de leur activité.
Plus méconnus, les réparateurs de lignes a très haute tension entrent dans ces catégories des professionnels à risques. Ils doivent parfois intervenir en hélicoptère ou avec des perches isolantes et une combinaison, des gants et des bottes en fil d’argent, perchés à des hauteurs vertigineuses. Chaque profession à risques peut donc (encore) être aggravée par une situation dangereuse, un facteur qui rend cette dernière encore plus difficile à assurer. Les courtiers en assurances l’ont bien compris, et ces activités de niches sont alors prétexte à de lourdes cotisations et des contrats parfois uniques et exclusifs.