Dossier : Assistance et couverture santé en vacances
Partir en vacances, c’est avant tout se reposer et oublier les petits tracas du quotidien. Pourtant, nul n’est à l’abri d’un pépin de santé lors d’un séjour à l’étranger ou même en France. Souscrire une assistance voyage peut s’avérer utile à moins d’être déjà couvert par l’intermédiaire d’un autre contrat.
En France, la majorité des titulaires d’un contrat automobile bénéficie de l’assistance aux personnes. Cette dernière prend en charge les frais médicaux, le rapatriement en cas de décès, de maladie ou de blessures, ainsi que le retour anticipé du lieu de villégiature vers son domicile si un membre de la famille tombe gravement malade. Dès lors, à quoi bon souscrire un contrat d’assistance voyage ? « Parce que les garanties sont plus nombreuses et les montants de prise en charge sont plus élevés » explique Alain Bréchet, responsable département production chez Fidelia Assistance.
En effet, dans le cadre de l’assistance des contrats automobile, certains montant de prise en charge des frais médicaux dépassent parfois difficilement les 5.000 euros. Un peu faible si vous partez par exemple aux États-Unis et que vous êtes hospitalisé. Les indemnisations des contrats d’assistance voyage de base sont, dans la plupart des cas, supérieur à 70.000 euros. Il est malgré tout crucial de bien regarder les dispositions de son contrat automobile dans le domaine de l’assistance, car certaines compagnies d’assurance ou mutuelles affichent des montants de couverture en frais médicaux tout à fait correct, et contracter une assistance voyage supplémentaire représenterait un coût inutile.
Les prestations incluses dans les contrats d’assistance voyage sont en outre généralement plus nombreuses. « Les frais de transfert en hélicoptère du lieu du sinistre vers un hôpital sont par exemple couverts, ce qui n’est pas toujours le cas pour les assistances incluses dans les contrats auto » précise Alain Bréchet.
A noter que certaines cartes bancaires ouvrent droit à des garanties en assistance voyage. Elles sont bien souvent conditionnées par l’utilisation de la carte pour régler tout ou partie des frais de séjour (billets d’avion, hébergement…).
Des exclusions sur le papier, mais…
Comme dans tout contrat, certaines situations ne sont pas couvertes dans le cadre de l’assistance voyage. Il s’agit principalement de blessures survenues à la suite de la pratique d’un sport à risque, sous l’emprise de l’alcool, ou si le bénéficiaire part en vacances dans un pays en état de guerre ou d’instabilité politique avérée. L’exclusion n’est pourtant pas automatique. Imaginons un voyageur parti en Grèce. Après 8 jours de vacances ils se retrouvent malgré lui au milieu des émeutes qui ont récemment éclaté. Il a de fortes chances d’être pris en charge par son assisteur, même s’il tombe dans le cadre d’une exclusion. En revanche pour ceux qui partiraient faire du trekking en Afghanistan, une intervention de la société d’assistance paraît plus aléatoire.
Autre type d’exclusion pratiquée au cas par cas chez les assisteurs, celle qui concerne « les maladies antérieurement constituées ». Un touriste qui part en voyage déjà touché par une affection, comme un cancer, peut se voir refuser la prise en charge de ses frais médicaux ou de rapatriement en cas d’aggravation de sa maladie sur place. Dans les faits, c’est au médecin de la société d’assistance de trancher pour chaque dossier en fonction des antécédents et de l’état du patient. Une intervention reste donc possible même si là aussi elle entre dans le champ d’une exclusion du contrat.
Les sociétés d’assistance peuvent également se retrouver bloquées du fait d’un accès limité au pays dans lequel elles doivent intervenir. Elles sont en effet tributaire des autorisations d’atterrissage délivrées aux compagnies aériennes en charge de l’évacuation sanitaire. Certains assureurs de ces compagnies aériennes peuvent en outre tout bonnement refuser l’intervention à cause d’un risque trop élevé pour l’équipage ou le matériel assuré.
Dans tous les cas, et pour éviter les mauvaises surprises, il faut se poser au moins cinq questions cruciales avant de souscrire une assistance voyage :
– Suis-je déjà couvert par un contrat d’assurance ou ma carte bancaire ?
– Qui est couvert par le contrat d’assistance ?
– Quels sont les plafonds de prise en charge ?
– Dans quels pays le contrat d’assistance est-il valable ?
– Quels sont les risques exclus ?