Dossier grippe A : quelles assurances pour les entreprises contre le risque de pandémie
Le risque de grippe A est-il couvert dans les garanties pertes d’exploitations ou homme-clé contractées par les entreprises ? Certains assureurs réfléchissent à des solutions. Mais ces dernières restent globalement peu rentables pour les entreprises concernées, au premier rang desquelles les PME.
Selon les chiffres du gouvernement, 93,1% des PME en France comptent moins de 10 salariés. Dès lors, il devient difficile de faire face lorsque plusieurs collaborateurs doivent s’absenter pour raison médicale. Une situation qui concerne bien évidemment le risque épidémique lié à la grippe A. Les assurances multirisques des entreprises prévoient une garantie en cas de pertes d’exploitation. Mais cette couverture ne s’applique que dans le cas d’un sinistre ou d’un dommage. Autrement dit, un incendie, une inondation… Il n’existe pas de clause concernant les risques épidémiques ou les ralentissements d’activités consécutifs à un fort taux d’absentéisme du personnel.
Pourtant, il existe des solutions, mais qui restent marginales et chères, pour se prémunir contre la perte d’exploitation liée à une épidémie de grippe A dans une entreprise. « Cependant le ratio coût-bénéfice pour une PME est bien souvent en défaveur de cette dernière. Le calcul est simple. Les franchises appliquées dans le cadre de la garantie pertes d’exploitation sont généralement comprises entre 3 et 5 jours de chiffre d’affaires. Hors des individus touchés par la grippe A sont rarement arrêtés plus de 7 jours. L’affaire serait donc peu rentable. Les technologies d’aujourd’hui permettent en outre à la plupart des salariés des sociétés de services de pouvoir travailler depuis chez eux. Concernant les entreprises de production, la crise économique et le ralentissement de l’activité font qu’elles travaillent nettement moins en flux tendus et disposent de stocks qu,i le cas échéant, leur permettent de faire face à l’absentéisme d’une partie de leur personnel. C’est pourquoi, nous conseillons plutôt à nos clients de mettre en place un plan de continuité d’activités en prévision d’une éventuelle épidémie de grippe A » confie André Lavallée, directeur technique chez Aon, courtier en assurance.
Le gouvernement a d’ailleurs édité un petit livret à l’attention des entreprises sur ce sujet en particulier. Il reprend une liste de mesures définies autour de 4 thèmes (organisation de l’activité, prévention, organisation du travail, consultation du personnel et de ses représentants). Parmi les recommandations, on trouve pèle-mêle, « déterminer les activités et postes de travail pouvant être exercés à distance », « déterminer les différentes dispositions d’aménagement du temps de travail susceptibles d’être utilisées en fonction du niveau d’activité de l’entreprise » ou encore « définir des mesures destinées à freiner la contagion » (cf. lien pour le document complet).
Il existe en revanche des solutions à travers la garantie homme-clé. Rappelons que ce produit couvre les hommes importants d’une entreprise, ceux sans qui une société ne peut plus tourner correctement. Elle concerne principalement les dirigeants de PME qui ne peuvent s’absenter durablement sans porter préjudice au niveau d’activité de leurs structures.
La garantie homme-clé permet alors de se faire remplacer ou de couvrir les pertes financières engendrées par l’absence d’un dirigeant touché par une longue maladie. Dans la majorité des cas, la garantie homme-clé couvre le risque inhérent à une pandémie qui éloignerait, plusieurs jours voire plusieurs semaines, le dirigeant de son entreprise. La grippe A entre dans ce champ d’application car, elle fait partie du risque incapacité/invalidité couvert par la garantie homme-clé.