Dossier : quel avenir pour l’assurance santé en France ?

    Le système de santé en France est malade. Les déficits s’accumulent, la dette se creuse, les tarifs sont peu lisibles et les contrats des complémentaires sont flous. Bref, la protection sociale est à la croisée des chemins. Doit-on garder le même modèle ou doit-on le redéfinir ? La question reste entière. De son côté, le public semble avoir tranché. Plusieurs études montrent en effet que les français sont très attachés à la Sécu. Une majorité se dit d’ailleurs prête à cotiser plus pour être mieux couvert.

    L’accès aux soins coûte de plus en plus cher en France. Les franchises médicales sur les consultations et les médicaments, le forfait hospitalier sont autant de mesures marquant un désengagement ténu et progressif de l’Assurance maladie au détriment du portefeuille des assurés. Elles visent toutes un objectif : endiguer le creusement des déficits et de la dette. Mais tous ces dispositifs « ne sont que des rustines, des pansements qui ne résolvent pas les problèmes structurels de l’Assurance maladie » selon Jean-Pierre Lacroix, président du Comité inter associatif sur la santé (Ciss) du Languedoc-Roussillon.

    Il existe en effet certaines données sur lesquelles il sera difficile d’agir dans les années à venir, notamment la démographie. Le baby boom s’est mué ces dernières années en papy boom. L’équilibre cotisants-bénéficiaires s’est rompu « et cela devrait être le cas pour les 20 prochaines années » à en croire Jean-Pierre Lacroix. Augmenter les cotisations maladies, élargir l’assiette, lever de nouvelles taxes sur les flux financiers, en résumé créer de nouvelles recettes fait partie des pistes envisagées. Mais le gouvernement semblent se refuser à toutes hausses des impôts. C’était effectivement une promesse du candidat Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle.

    Par conséquent, ce sont les complémentaires qui prennent le relais pour combler ce désengagement. Mais plus elles prennent de frais à leur charge, plus elles sont tentées d’augmenter le montant de leurs primes. Cela s’est vérifié en 2010. Les différentes mesures inscrites dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (hausse du forfait hospitalier, déremboursements de médicaments…) ont presque mécaniquement fait grimper les cotisations des organismes complémentaires de 5% en moyenne. Une solution qui ne change donc pas grand chose pour le budget des assurés sociaux.

    Certains dispositifs pris par le gouvernement pourraient permettre d’améliorer l’efficacité de l’Assurance maladie. La création des Agences régionales de santé (ARS), sortes de grands ordonnateurs de la santé dans les 26 régions de France, devrait ainsi permettre de réaliser des gains de productivité à travers une meilleure organisation et coordination de la médecine de ville et du milieu hospitalier.

    Le parcours de soins aurait également dû rendre l’Assurance maladie plus efficace en mettant le médecin traitant au cœur du circuit médical des patients. Mais « les autorités ne sont pas allées assez loin dans ce processus » souligne Jean-Martin Cohen Solal, directeur général de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF). Le manque de communication entre les généralistes et spécialistes et les transferts de dossiers médicaux entre praticiens ralentissent la machine. La création du Dossier médical personnalisé (DMP) devrait permettre de remédier à cet inconvénient. En effet, avec ce nouveau système, le dossier médical de chaque patient sera consultable par les professionnels de santé via une plateforme informatique sécurisée. Après de nombreux reports, le projet devrait finalement voir le jour courant 2010. Atos Origin et la Poste ont remporté ce marché et hébergeront le DMP. Mais sa mise en place prendra du temps.

    Plusieurs pistes sont donc explorées, et certaines mesures devraient être améliorées pour endiguer le creusement des déficits. La lutte contre les abus devrait aussi s’intensifier. 150M d’euros par ici, 200M d’euros par là, tout cela ressemble tout de même à des économies de bout de chandelles au regard des 30 milliards d’euros de déficit qui s’annoncent pour 2010. Mais les traitements sont longs et coûteux et lorsque l’on est en Affection longue durée (ALD). Et l’Assurance maladie est bel et bien en ALD. Mais son pronostic vital n’est pas engagé, pour le moment.

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