Grippe A: tout connaître sur l’histoire du virus
S’il y a bien un sujet de santé qui préoccupe toute la planète en cette année 2009, c’est bien celui de la grippe A. Entre peurs, interrogations et solutions pour lutter contre ce virus, la grippe, sous toutes ses formes, est devenue une des maladies les plus redoutées. Pourtant elle ne date pas d’hier… C’est l’un des maux le plus anciens que l’on connaisse, et depuis l’antiquité la grippe a été identifiée comme une cause majeure d’épidémie.
Malgré une existence qui date du début de l’histoire, c’est au cours du XXe siècle que la grippe A acquis ses lettres de noblesse. Considérée comme maladie virale tardivement, et avant l’épisode « Grippe A H1N1 » de cette année, elle est à l’origine de trois épidémies d’envergures mondiales. En 1918, la fameuse « grippe espagnole » provoquée par le virus A H1N1, la grippe originaire du porc, a été responsable d’environ 40M de morts. Ensuite, c’est en 1957 que la « grippe asiatique » provoquée cette fois-ci par le virus A H2N2, une forme de grippe aviaire, a fait près de 4M de tués. Enfin en 1968, la « grippe de Hong-Kong » provoquée par le virus A H3N2, une forme de grippe humaine, fut responsable de 2M de morts.
La grippe A H1N1 est une maladie respiratoire virale aiguë contagieuse qui se transmet très facilement. Ce virus appartient à la famille des Influenza virus de type A. Le sous type H1N1 correspond à une souche porcine. Ces virus évoluent en permanence en changeant les protéines qui constituent leur enveloppe. Parmi les Influenza virus de type A, il existe de nombreux sous-types notamment celui de la grippe aviaire de sous-type H5N1, aussi appelé « grippe du poulet », qui a beaucoup fait parler de lui en 2005 en Asie du sud-est. Le virus de la grippe aviaire est peu transmissible d’une personne à l’autre mais il provoque des symptômes beaucoup plus sévères. La mortalité due au virus reste pour le moment identique à la grippe saisonnière ou « grippe humaine » du type A et du sous-type H3N2, mais le gouvernement a donc lancé un grand plan de vaccination afin de prévenir toutes les personnes les plus susceptibles d’attraper cette maladie passagère.
Vaccination généralisée
C’est en 1931 que les premières tentatives de vaccins furent effectuées aux USA et en Grande-Bretagne, en cultivant des virus dans des œufs de poule embryonnés (méthode qui continue d’être utilisée aujourd’hui). Dès 1947, le laboratoire de la grippe créé à l’Institut Pasteur de Paris, prépare un vaccin par la même technique pour la France. Après les grandes épidémies du début du XXe siècle, le virus n’apparait en Europe qu’en 1969 et la protection face à ce fléau progresse donc d’années en années. On s’aperçoit alors que la vaccination contre la maladie diminue la mortalité chez les personnes âgées. La Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) offre gratuitement le vaccin aux personnes de plus de 75 ans en 1985, puis il abaisse l’âge à 65 ans en 2000. Depuis, la bio-industrie augmente régulièrement ses capacités de production, notamment pour protéger les plus jeunes.
Mais jusqu’en mars 2009, la grippe ne faisait plus parler d’elle mis à part pour les quelques recommandations d’usage avant l’hiver. Entre enfants ou personnes âgées, la maladie se déclarait souvent en en fin d’année sous ses diverses formes et ne faisait qu’un nombre « restreint » de victimes fragiles ou affaiblies dans l’hexagone. Seulement, au printemps dernier, le Mexique devient l’épicentre d’une nouvelle infection beaucoup plus virulente du virus. Ainsi, la grippe A H1N1, maladie originaire du porc, infecte près de 1.300 personnes en quelques semaines, causant la mort de 81 malades. Le virus migre vers les États-Unis, puis s’étend rapidement jusqu’au reste du monde en affolant l’opinion publique. L’OMS redoute alors un risque de pandémie avec la mutation du virus vers une forme encore plus virulente. En avril, le virus est déjà présent en Europe et les autorités relèvent le niveau d’alerte pandémique à 5 sur une échelle de 6. Mais les cas de grippe se multiplient et c’est finalement le 11 juin que l’Organisation mondiale de la santé décrète le niveau de pandémie maximum. Chaque pays est alors en alerte générale et s’organise pour vacciner ses populations et tenter d’enrayer le virus.
Aujourd’hui, environ 3,5 millions de personnes ont été vaccinées en France contre la grippe A H1N1, qui a fait 145 morts depuis le début de l’épidémie, selon les chiffres diffusés lundi 14 décembre par les autorités.