Hormis l’APA et la PCH, de quelles aides ont réellement besoin les personnes dépendantes ?
Proposer un meilleur accompagnement à domicile et des solutions d’hébergement aux personnes ayant besoin d’aide et de soins, APA et PCH
Bernard Ennuyer est sociologue, spécialiste de la question du vieillissement. Il est membre du collectif « Une société pour tous les âges ».
Quels sont les enjeux soulevés par le 5ème risque encore appelé « dépendance » ou « perte d’autonomie » ?
Il s’agit de proposer un meilleur accompagnement à domicile ainsi que des solutions d’hébergement aux personnes ayant besoin d’aide et de soins de longue durée et ce, quel que soit leur âge. Actuellement, il existe la barrière des 60 ans. Avant 60 ans, une personne qui devient handicapée suite à un accident perçoit la prestation de compensation au handicap (PCH). Si elle subit le même accident après 60 ans, elle perçoit l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa). Or la PCH est en moyenne deux fois supérieure à l’Apa, ce qui engendre une situation de discrimination par l’âge.
Quelles réponses apporter ?
Pour proposer un meilleur accompagnement aux personnes ayant des incapacités importantes à accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne, quel que soit leur âge, il faut mettre en place des aides et des soins de longue durée. Cela passe par des structures, services à domicile et hébergements temporaires ou définitifs ainsi que par du personnel formé, compétent, en nombre suffisant et correctement payé.
Quelles sont les actions prioritaires à mener ?
L’objectif prioritaire, c’est de former les professionnels qui accompagnent les personnes ayant besoin d’accompagnement dans leur vie quotidienne : aides soignantes, aides à domicile, infirmières… Il faut également leur proposer une rémunération plus élevée et un statut mieux établi afin de leur assurer une meilleure reconnaissance sociale. Cela permettrait aussi de soulager les familles qui sont beaucoup trop sollicitées pour apporter ces aides.
Comment financer ce risque ?
Le collectif « Une société pour tous les âges » dont je suis membre souhaite un financement solidaire. Nous ne sommes pas pour la mise en place d’assurances individuelles privées. Nous préconisons au contraire la création d’une nouvelle branche de sécurité sociale qui serait financée collectivement par l’ensemble des citoyens en fonction de leur richesse.
En partenariat avec l’OCIRP