Quelles sont les difficultés que rencontrent les aidants familiaux pour aider leurs proches en situation de dépendance ?
Au-delà des difficultés des personnes en perte d’autonomie, la dépendance engendre des bouleversements dans la vie de leurs proches qui leur viennent en aide
Au-delà des difficultés que rencontrent les personnes en perte d’autonomie, la dépendance engendre des bouleversements dans la vie de leurs proches qui leur viennent en aide.
En France, ils seraient autour de 3,5 millions à s’occuper de leurs proches en situation de perte d’autonomie. Du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation des personnes dépendantes, les aidants familiaux sont de plus en plus nombreux. En octobre 2010, Nora Berra, alors secrétaire d’Etat aux aînés estimait que « les aidants non-professionnels représentent entre 6 et 8 % de la population active et devraient atteindre près de 15% d’ici 2020. »
D’après une enquête BVA-Novartis sur les aidants familiaux d’octobre 2010, 60 % des aidants sont des femmes, 57 % ont plus de cinquante ans et 46% ont une activité professionnelle. Dans 75 % des cas, ce sont des liens affectifs qui les motivent à accompagner leur proche.
En matière de type d’aides, 96 % d’entre eux apportent un soutien moral, 88 % de la surveillance, 68 % de l’aide pour les activités domestiques, 60 % un soutien en matière de gestion financière et administrative, 41 % de l’aide pour les activités élémentaires de la vie quotidienne, 39 % de l’aide pour les soins et 22 % un appui financier.
Si les aidants apportent un soutien primordial aux personnes dépendantes, ils peuvent subir des difficultés à concilier leur vie personnelle avec leur rôle d’aidant. Bien que 90% disent réussir à concilier vie familiale et vie professionnelle et indiquent que le fait de s’occuper d’une personne dépendante a des répercussions positives sur leur vie professionnelle, 26 % ont du s’absenter de leur travail du fait de leur rôle d’aidant.
8 % ont dû par ailleurs arrêter ou réduire certaines de leurs activités professionnelles, et 15 % estiment avoir été pénalisés dans leur évolution professionnelle. Les principales difficultés rencontrées sont le manque de temps (39%), le stress (21%), la fatigue (19%), la culpabilité (7%) et la perte de revenu (3%).
Les aidants souffrent par ailleurs d’un problème de reconnaissance. 71 % s’estiment insuffisamment soutenus et considérés par les pouvoirs publics. En matière d’attente prioritaire vis-à-vis de ces derniers, 73 % souhaiteraient que les patients sans entourage soient pris en charge, 57 % que la santé des aidants soit préservée, 54 % qu’ils soient formés aux gestes essentiels de soins et 53 % désirent une amélioration de la relation entre les aidants et les professionnels de santé qui s’occupent de leur proche. 64 % des aidants souhaiteraient par ailleurs un aménagement de leur temps ou lieu de travail pour venir en aide à leur proche.
En partenariat avec l’OCIRP