Un peu plus de complémentaire et un peu moins de Sécu en 2011
En 2011, l'Assurance maladie remboursera moins qu'en 2010, du moins sur certains actes ou produits médicaux. Voici ce qu'a concocté le gouvernement.
En 2011, l’Assurance maladie remboursera moins qu’en 2010, du moins sur certains actes ou produits médicaux. Voici ce qu’a concocté le gouvernement pour l’année en cours.
Les Français sont de gros consommateurs de gélules, pilules et autres comprimés en tout genre. En 2009, la consommation de médicaments sur l’ensemble du territoire représentait 35,4Mds d’euros, en augmentation de 2,7% par rapport à 2008. Cela représente environ 529 euros par habitant par an. Un budget important pour les ménages, mais aussi pour la Sécurité sociale.
Une nouvelle vague de déremboursements
Les pouvoirs publics tentent d’endiguer cette croissance à travers des mesures touchant directement le portefeuille des assurés. Ce fut l’instauration de la franchise de 0,50 euros sur les boîtes de médicaments, laissée à la charge des assurés sociaux. Puis des vagues successives de déremboursements. En 2011, un nouveau recul de la prise en charge a été décrété. Les médicaments à vignette bleue, dits à « service médical rendu modéré », sont désormais remboursés à hauteur de 30% contre 35% jusque là.
Le remboursement homéopathique passe lui aussi de 35% à 30%.
Certains dispositifs médicaux, comme les seringues, les implants, les pansements ou encore les prothèses sont aussi touchés par ce désengagement. La prise en charge pourrait passer de 65% à 60% voire moins.
La hausse du prix de la consultation chez le généraliste
Ceux qui se sont déjà rendus chez un généraliste depuis le 1er janvier 2011 se sont aperçus que le prix de la consultation avait augmenté. Il es en effet passé de 22 euros à 23 euros. Concrètement la hausse réelle n’est que de 0,30 euros pour les assurés sociaux puisque l’Assurance maladie rembourse 70%. Pour les plus de 9 Français sur 10 couverts par une complémentaire elle est même indolore. Enfin sur le niveau de remboursement, car les mutuelles peuvent répercuter ce coût supplémentaire sur leurs cotisations.
Désengagement sur les actes dits onéreux à l’hôpital
L’hôpital n’a pas été épargné, puisque le seuil de participation forfaitaire pour les actes onéreux réalisés en milieu hospitalier, mais aussi en médecine de ville, a été rehaussé. Il passe de 91 euros à 120 euros. En dessous, le patient doit s’acquitter d’un ticket modérateur de 20%. Au-delà, c’est un forfait de 18 euros qui est appliqué.
Du côté des Affections longue durée (ALD)
Les ALD représentent le principal poste de dépenses de l’Assurance maladie, 60% pour un coût de 80Mds d’euros en 2009. Par petites touches, les pouvoirs publics essaient de réduire leur poids dans les comptes de la Sécu. Les patients souffrant d’une hypertension artérielle isolée ne seraient plus pris en charge en 2011 sous le régime de l’ALD.
Le nombre de bandelettes remboursées pour contrôler la glycémie des diabétiques est limité à 200 par an. Cette mesure ne concerne pas les patients insulino-dépendants.
Un déremboursement de 5 points d’un côté, une hausse de 1 euro d’un autre, chacune des mesures prises à part ne semble pas beaucoup peser. Mais mises bout à bout, elles entraînent un surcoût à la charge des assurés ou des complémentaires. Ce qui revient au même puisque ces dernières répercutent ces dispositions par un ajustement à la hausse de leurs cotisations.