Assurance auto : Plus de 3% des accidents de la route sont liés à la prise de médicaments à risque
Les médicaments considérés comme à risque pour la conduite sont responsables de 3,3% des accidents de la route en France, selon une étude sur près de 73.000 conducteurs de voitures, motos, scooters, vélos motos impliqués dans des accidents, réalisée sur la période 2005-2008.
L’étude, conduite par Ludivine Orriols, de l’Inserm, est publiée lundi en ligne par PLoS medicine.
Dans l’Union européenne, rappelle l’étude, les firmes pharmaceutiques sont tenues d’informer le consommateur sur les effets d’un produit sur la conduite et l’utilisation de machines. En France, en Espagne et en Belgique, les médicaments ont été classés selon quatre niveaux de risque, de niveau 0 (aucun effet) à niveau trois (risque majeur). Cette classification a été adoptée par l’ICADTS, le Conseil international sur l’alcool, les médicaments et la sécurité routière. Un système de pictogrammes (un triangle jaune, orange ou rouge) a été en outre progressivement apposé en France sur les boîtes des médicaments de niveau de risque de un à trois, entre 2005 et 2008.
Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé les rapports de police, les données sur les accidents avec blessés et celles de l’assurance maladie sur les médicaments prescrits, achetés au moins un jour avant l’accident (donc très probablement absorbés) et remboursés. La responsabilité des conducteurs était établie selon plusieurs critères.
72.685 personnes au volant lors d’un accident ont été inclues dans l’étude, dont 27% avaient absorbé au moins un produit prescrit et 18% au moins un produit de niveau un à trois. 3,3% des accidents étaient associés à la consommation d’au moins un médicament de niveau de risque deux (remettant en cause la conduite) ou trois (conduite formellement déconseillée).
Pour les médicaments de niveau deux, en dehors de toute réaction individuelle, les plus susceptibles de jouer un rôle dans un accident ont été les antiépileptiques, les psycholeptiques (neuroleptiques, anxiolytiques), les psychoanaleptiques (comme les amphétamines) et les autres traitements concernant le système nerveux.
L’impact des produits de niveau de risque trois – essentiellement les benzodiazépines hypnotiques telles le Valium – tenait au produit lui-même et non à la réaction individuelle.
Une étude de suivi sera nécessaire, selon les chercheurs, pour évaluer l’impact de l’apposition de pictogrammes sur les boîtes en France sur le risque d’accident de la route.
Selon Ludivine Orriols, les chercheurs feront l’hypothèse que la mise en place du pictogramme “n’a que peu affecté le risque d’accident en 2005-2008” et compareront les résultats de la présente étude avec la suite, menée sur la période 2009-2011.
Paris, 15 novembre 2010 (AFP)
un commentaire sur “Assurance auto : Plus de 3% des accidents de la route sont liés à la prise de médicaments à risque”
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Ce n'est pas parce que vous portez des lunettes de soleil et que vous avez un cancer de la peau, que les lunettes sont responsables de ce cancer ! facile à comprendre !!
un peu plus compliqué mais dans le même sens : ce n'est pas parce que vous prenez des médicaments qui "peuvent" donner par exemple des somnolences, que vous avez un accident à cause d'eux ! Arrêtons l'amalgame et l'extrapolation… : ici encore , après le Médiator, voilà une plus grosse affaire de médicaments qui tuent 3,3% des personnes par an soit autant tous les ans que ce que le Mediator aurait fait en 33 ans … C'est de la surenchère !!: moi je n'achète plus ces salades !!