Edito : L’assurance reste au radar
Les compagnies d'assurance vont être attentives aux changements de comportements des automobilistes suite aux mesures du gouvernement en matière de sécurité routière
La hausse de près de 20% des tués sur les routes de France en avril 2011 a entraîné une série de mesures « musclées » et controversées de la part du gouvernement en matière de sécurité routière. Les compagnies d’assurance vont donc être au radar, attentives aux changements de comportements des automobilistes qui pourraient changer la donne.
Fini le bon vieux temps du « bon alors, il est où encore celui là ?! », à propos du radar annoncé en bord de route. D’ici quelques semaines, les panneaux signalant un contrôle automatique de la vitesse seront retirés (après une concertation locale annoncée ce mardi par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant). Terminé aussi les sueurs froides et le très spontané « merde, ils sont pas loin !! », lorsque le signal sonore de son boitier communautaire indique que la gendarmerie est dans les parages. Les avertisseurs de radars embarqués sont eux aussi désormais proscris.
Les dernières mesures prises par le gouvernement font donc grincer des dents et vont avoir des incidences certaines sur les comportements routiers. Selon les avis, ces dernières dispositions pourraient entraîner deux scénarios totalement opposés.
Pour les plus optimistes, ces mesures auront un impact dissuasif sur la conduite des Français, entraînant ainsi une baisse des accidents de la route. Dans ce cas, les compagnies d’assurance pourraient s’en frotter les mains. L’équation est simple : moins de sinistres (matériels et corporels), c’est moins de coûts pour les compagnies car moins d’indemnisations… De la bouche de certains assureurs, cela pourrait même faire baisser le prix des contrats automobile d’ici quelques années et donc relancer la guerre et la concurrence sur les contrats d’assurances auto… Bref, que du bonheur !
A l’opposé, ces mesures jugées trop restrictives pourraient avoir des conséquences plus sombres. En effet, motards et automobilistes en colère craignent une hausse des retraits de permis (près de 100.000 en France l’année dernière) et donc une hausse du nombre de conducteurs qui circulent sans le petit papier rose. Ainsi, les accidents impliquant des automobilistes sans assurance pourraient croitre dangereusement. Surtout que les assureurs n’ont toujours aucun moyen de savoir si leurs assurés qui ont perdu leur permis roulent encore. Carnage annoncé pour les assureurs et in fine, pour les assurés (hausse des prix, conditions de souscriptions plus sévères…)
Alors quoiqu’il se passe, l’unique mot d’ordre pour les assureurs est Pré-ven-tion ! Si les compagnies redoublent d’inventivité pour sensibiliser les conducteur et améliorer la sécurité routière depuis quelques années, ce n’est pas que pour le plaisir. La prévention a pour but d’attirer le client, l’assurer et s’assurer qu’il ne « cartonnera » pas au premier virage… La prévention, c’est « in », « c’est sain, avec de vraie valeurs à l’intérieure». C”est surtout l’ « assurance » d’avoir des automobilistes plus sages, responsables, qui paient leur cotisation sans tôle froissée année après année…