Prévention auto : Le gouvernement s’efforce de reprendre la main sur la sécurité routière avant le week-end de la Toussaint
Le gouvernement s’efforce de reprendre la main sur la sécurité routière avant le week-end symbolique de la Toussaint alors que les statistiques font craindre une hausse du nombre de tués sur les routes cette année, pour la première fois en sept ans.
Depuis jeudi, ministres et secrétaire d’Etat se relaient pour sensibiliser l’opinion, sur fond de rivalité entre ministère de l’Ecologie et de l’Intérieur pour la supervision du dossier, aujourd’hui sous la responsabilité du premier.
“Tous les ans, le week-end de la Toussaint est particulièrement meurtrier”, a rappelé jeudi Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, en charge des Transports. “J’appelle tous les conducteurs à la plus grande prudence sur les routes”, a-t-il ajouté, annonçant la rediffusion d’une campagne de sensibilisation et la prolongation d’une seconde.
40 personnes ont été tuées sur les routes pendant le dernier week-end de la Toussaint (du vendredi 31 octobre au dimanche 2 novembre 2008), a précisé à l’AFP la Sécurité routière.
La journée de vendredi est classée orange dans le sens des départs par le Centre national d’Information routière (Cnir), et celle de dimanche orange dans le sens des retours.
Vendredi, c’est le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui a donné de la voix, profitant de la deuxième étape de son “tour de France de la sécurité” dans les régions pour consacrer une matinée à la sécurité routière.
M. Hortefeux, candidat aux élections régionales dans le Puy-de-Dôme, a assisté à un contrôle de vitesse dans deux villes du département, Clermont-Ferrand, en zone police, puis Aigueperse, en zone gendarmerie.
Le ministre de l’Intérieur devrait se voir confier prochainement par le président Nicolas Sarkozy l’entière responsabilité de la sécurité routière, a appris vendredi l’AFP de sources gouvernementales à Paris.
Réagissant, dans la matinée, à cette hypothèse, M. Hortefeux a indiqué qu’elle était “envisagée”. “On doit aller vers une coordination très dense”, a expliqué le ministre, à Aigueperse.
Interrogé par l’AFP, le cabinet de M. Borloo n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette question.
M. Hortefeux, qui veut combattre l’insécurité routière par “la pédagogie et la certitude de la sanction”, n’entend pas réserver son action aux seuls automobilistes, mais veut être “particulièrement vigilant (face) aux grands excès de vitesse (supérieurs de plus de 50 km/h à la limite autorisée) des deux roues”.
Il est notamment revenu sur la “réflexion” engagée à sa demande pour “immobiliser la voiture d’un conducteur (s’il en est propriétaire) sans permis ou sous le coup d’une suspension, d’un retrait, ou sans assurance”.
Cette mesure devrait être incluse dans la future loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure “qui sera présentée en Conseil des ministres au cours du premier trimestre de 2010”, a-t-on précisé dans son entourage.
Cette amorce de reprise en main intervient dans un contexte statistique alarmant.
Le nombre des morts sur les routes a bondi de 17,7% en septembre par rapport à septembre 2008, une tendance que les associations attribuent au manque de mobilisation du gouvernement sur le sujet. Si elle se poursuit, le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau redoute 4.400 morts en 2009, contre 4.275 en 2008, la première hausse depuis sept ans.
Paris, 30 oct 2009 (AFP)