Assurance dépendance : Appel à un “droit universel” pour compenser la perte d’autonomie
La Fédération hospitalière de France (FHF), acteur majeur de l’hébergement des personnes âgées dépendantes, a plaidé mercredi pour la création d’un “droit universel” pour compenser la perte d’autonomie, dans le cadre de la réforme qui doit suivre celle des retraites.
Pour la FHF, ce droit doit permettre que le “reste à charge” des familles (ce qui reste à débourser de leur poche) se limite “aux seules prestations relatives à l’hébergement des personnes”, excluant donc la dépendance et les soins, devant relever “de la solidarité et de l’assurance maladie”.
La FHF, qui réunit l’ensemble des responsables du secteur public hospitalier, regroupe aussi la majorité de l’offre d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD). “Nous sommes favorables à ce que ce socle universel soit complété par un système assurantiel privé, mais nous pensons qu’il y a un risque à le rendre obligatoire”, a expliqué Jean Leonetti, président de la FHF, lors d’une conférence de presse.
M. Leonetti, député UMP, a par ailleurs dit sa réticence à solliciter le “recours sur succession” des personnes dépendantes. “On risque de se retrouver dans une situation de double peine pour la personne fragile qui préfère renoncer à une prestation pour garder son patrimoine et le céder à ses enfants, voire à une pression de la famille”, a-t-il justifié.
Sur ce volet du financement de la dépendance, question-clé de la réforme que Nicolas Sarkozy s’est engagé à mener après celle des retraites, le président de la FHF a estimé qu’il était préférable de solliciter des prélèvements de manière plus globale sur les transferts de patrimoine.
Il a aussi appelé à une réorientation des financements existants. “Nous construisons trop, de manière non coordonnée, des établissements, qui en l’état actuel des choses seront inaccessibles aux personnes les plus dépendantes et les moins riches”, a-t-il estimé. Pour la FHF, il faut “veiller à une plus grande cohérence entre le dispositif d’hébergement, les besoins des personnes les moins autonomes, et leurs ressources financières”.
Paris, 15 oct 2010 (AFP)