Dépendance : Le partenariat public-privé divise les opinions
Les acteurs de l'assurance et du monde mutualiste ont confronté leurs avis autour de la question de la dépendance. Si l'idée d'un partenariat public-privé semble plaire, sa mise en place divise les opinions
Réunis a l’occasion du salon Decid’Assur qui se tient à Paris, les acteurs de l’assurance et du monde mutualiste ont confronté leurs avis autour de la délicate question de la perte d’autonomie. Si l’idée d’un partenariat public-privé semble plaire à l’ensemble des parties concernées, sa mise en place divise les opinions.
Les travaux sur la prise en charge du risque dépendance vont bon train. Entre propositions diverses et avis aiguisés sur la question, les acteurs de l’assurance et les mutuelles veulent d’abord penser aux conditions de vie et à la décence des personnes âgées dépendantes, avant de parler argent et de savoir comment financer ce risque à l’avenir.
« Il ne faut pas que le débat se résume au simple plan financier, c’est aussi un débat sociale », annonce d’emblée Jean-Martin Cohen-Solal, directeur général de la FNMF (Fédération Nationale de la Mutualité Française). Des propos rejoints par Bernard Spitz, président de la FFSA (Fédération française des Sociétés d’Assurance) qui ajoute que « Au dela du point de vue financier, c’est un problème global qui est aujourd’hui anxiogène ».
Des différences de point de vue à affiner
Les deux familles se rejoignent également sur la mise en place d’un partenariat public-privé dans ce débat sur le financement du risque dépendance. Pourtant, sur la mise en place de ce partenariat, les idées divergent. « Une solution purement publique est aujourd’hui limitée et il n’est pas question d’avoir recours à une solution purement privée », explique Bernard Spitz. « Il faut un système universel fondé sur le fait que la dépendance est un risque à long terme et mutualisable. Toutes les familles d’assurances peuvent gérer ce risque, il suffit de définir un standard commun où la concurrence puisse s effectuer, avec une gouvernance public-privée», explique-t-il.
« Nous somme nous aussi favorables à un partenariat public-privé, mais avec un socle de garantie très large pour la sphère publique. Contrairement à la santé, il faut une part importante pour le public qu’on viendrait ensuite renforcer avec le privé (assurances ou mutuelles), déclare de son côté Jean-martin Cohen-Solal. Et le directeur général de la FNMF de rappeler que l’inclusion du risque dépendance dans les complémentaires santé, comme le préconise le GEMA (Groupement des Entreprises Mutuelles d’Assurance), est une idée qui peut marcher mais qui n’est pas encore très aboutie.
Enfin, la Députée de Meurthe-et-Moselle Valérie Rosso-Debord a réagit en expliquant qu’« un système public-privé oui, mais au final c’est l’assuré qui met la main a la poche ». cette dernière de pointer du doigt les écarts générationnels qui se profilent à l’horizon « Le vrai pied du mur c’est 2030. Aujourd’hui le problème majeur c’est la différence de traitement de la personne âgée et la personne active, tout en préservant les jeunes».