Dépendance : Un guide pour améliorer la prise charge les personnes âgées faisant des chutes à répétition
La Haute Autorité de Santé publie des recommandations de bonnes pratiques sur l’évaluation et la prise en charge des personnes âgées faisant des chutes répétées. L’objectif de ces recommandations est de fournir aux professionnels de santé une approche clinique simple et pragmatique permettant de mieux prendre en charge la personne âgée faisant des chutes à répétition afin d’en limiter les conséquences et les récidives.
Contexte
Entre 10 et 25 % des personnes âgées de plus de 65 ans font des chutes à répétition, avec pour conséquences un risque particulièrement élevé de complications traumatiques (physiques et psychologiques), de perte d’autonomie et d’indépendance, et une fréquence élevée d’hospitalisations prolongées. Les stratégies diagnostiques initiales actuelles sont souvent inadaptées. De ce fait, les stratégies rééducatives sont mal ciblées et insuffisamment mises en oeuvre.
Dans ce contexte, la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) a sollicité la HAS pour élaborer en partenariat des recommandations de bonnes pratiques sur l’évaluation et la prise en charge des personnes âgées faisant des chutes à répétition. L’objectif est de fournir aux professionnels de santé une approche clinique simple et pragmatique permettant de proposer à la personne âgée faisant des chutes à répétition la prise en charge la plus adaptée.
Ce travail s’inscrit dans la continuité des recommandations sur la prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée, élaborées en 2005 par la Société française de documentation et de recherche en médecine générale (SFDRMG) en partenariat avec la HAS.
Ce qu’il faut retenir
Face à une personne âgée faisant des chutes répétées, une prise en charge spécifique, reposant sur une évaluation clinique (signes de gravité et facteurs de risque), est nécessaire.
1/ Rechercher les signes de gravité à partir de 16 questions standardisées :
– les conséquences de la chute (traumatismes physiques, impossibilité de se relever du sol et ses conséquences) ;
– les pathologies responsables de la chute ;
– le caractère répétitif de la chute.
Ces critères de gravités sont d’autant plus alarmants lorsqu’ils sont associés à :
– une ostéoporose avérée ;
– la prise de médicaments anticoagulants ;
– un isolement social et familial.
2/ Rechercher les facteurs de risque est une étape essentielle. Par exemple :
– âge supérieur ou égal à 80 ans,
– polymédication,
– baisse de l’acuité visuelle,
– troubles de la marche ou de l’équilibre ;
– troubles cardiovasculaires ou neurologiques ;
– éclairage, encombrement et configuration du lieu de vie, etc.
Cette étape est essentielle car, chez un même patient, plusieurs facteurs de risque sont souvent associés.
3/ Proposer les interventions capables de prévenir la récidive des chutes et leurs complications
Ces interventions portent sur la correction des facteurs de risque modifiables, l’aménagement de l’environnement, l’adaptation du chaussage, l’utilisation d’aides techniques, les programmes d’activité physique ou de kinésithérapie, ainsi que l’augmentation des apports de calcium et de vitamine D et le traitement anti-ostéoporotique.