Dépendance : Vers des aidants mieux formés
Lors de son 4e colloque, le Groupe Pasteur Mutualité a consacré cette année sa réflexion sur la médecine de proximité et les liens entre les aidants et les professionnels de santé. L’occasion de revenir sur le rôle des familles et de leur formation pour une meilleure prise en charge des personnes dépendantes.
« La médecine de proximité est devenue une des priorités du système de soins », explique le docteur Bruno Gaudeau, président du Groupe Pasteur Mutualité. « A côté des médecins reconnus, les aidants non professionnels représentent près de 5 millions d’acteurs sans statuts, ni reconnaissance. Ils sont la clé du maintien du vieillissement à domicile et il est temps que les pouvoirs publics leur accordent une légitimité », poursuit-il.
Aujourd’hui, les aidants vont au-delà de leurs compétences, mettant en péril leur santé et les relations de responsabilité et d’éthique vis-à-vis des professionnels de santé. Selon la mission interministérielle France Alzheimer, en moyenne 17% des aidants se considèrent en mauvaise santé. Le problème majeur des familles en charge d’une personne dépendante, c’est qu’elles occultent les possibilités d’aides qui s’offrent à elles et souffrent parfois de troubles psychologiques ou d’une grande solitude.
Former et informer
Selon Marie-Odile Desana, présidente de l’association France Alzheimer, « le reste à charge pour une famille qui s’occupe d’une personne dépendante avoisine en moyenne les 1.000 euros par mois, toute aide déduite. C’est une somme considérable qui peut atteindre 2.500 euros lorsqu’on place la personne en perte d’autonomie en établissement spécialisé », ajoute-t-elle. « Un aidant utilise en moyenne 6h30 de son temps par jour pour s’occuper d’un proche, une durée qui peut augmenter en fonction du niveau de dépendance, » précise-t-elle avant de conclure que « le temps d’un aidant est valorisé à 3.000 euros en moyenne par mois ».
Plusieurs solutions sont donc à l’étude pour soulager les aidants, notamment proposer des accueils de jour et de nuit et des méthodes d’accompagnements et de répit. France Alzheimer souhaite également recréer du lien social pour rompre l’isolement des aidants et enfin favoriser la coordination avec les professionnels de santé. Mais l’association mise surtout sur la formation des aidants (apport de connaissances et formation pratiques) afin de valoriser l’investissement et la qualité d’intervention de la famille. « Une meilleure formation permet de mieux identifier les limites des actions engagées par les proches », explique Marie-Odile Desana. « En 2010, France Alzheimer a effectué près de 250 formations et cette année 300 formations sont en cours avec une dizaine de participants pour chaque », conclut-elle avant de préciser qu’une réelle réforme gouvernementale sur la perte d’autonomie avec un socle de financement public pourra apporter une solution pérenne pour accompagner les personnes dépendantes.
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