Assurance maladie : La chasse aux actes médicaux inutiles pourraient représenter une économie de plusieurs milliards d’euros
«Si le traumatisme crânien est sans complication, la radio ne sert à rien. S’il y a complication, c’est insuffisant , explique le Pr René Mornex au Figaro, qui a piloté pendant un an pour la Fédération hospitalière de France (FHF) un groupe de travail sur la pertinence des actes médicaux.
Pourtant, on continue d’avoir plus de 900 000 radiographies du crâne par an.» Le dépistage systématique du cancer du sein après 75 ans ? «Pour de petites lésions, qui peuvent mettre trente ans à devenir sérieuses, vous faites entrer la personne dans le monde du cancer : ponction, opération, chimiothérapie…»
Exemples à l’appui, le président de la FHF relance sa croisade contre les actes inutiles. «Nous pourrions faire mieux au lieu de faire plus, assure Jean Leonetti, cardiologue et député maire UMP d’Antibes. L’objectif est qualitatif mais aussi financier. Nous pourrions avoir une baisse des dépenses de santé d’au moins 10 %.» Soit, au bas mot, plusieurs milliards d’euros – de quoi ramener les comptes de l’Assurance-maladie à l’équilibre.
Selon Gérard Vincent, délégué général de la FHF il ne faut plus rembourser les examens qui ne correspondent pas aux préconisations reconnues internationalement – c’est le cas des radios en cas de traumatisme crânien simple, dont le coût dépasserait 30 millions par an, hors honoraires. «Cela serait beaucoup plus légitime que les contrôles actuels de l’Assurance-maladie», estime-t-il.