Assurance santé : Xavier Bertrand contre une remise en cause de la liberté d’installation
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a jugé lundi qu'il fallait persévérer sur la voie des mesures incitatives pour convaincre les médecins libéraux d'exercer dans les zones manquant de praticiens, écartant toute remise en cause de leur liberté d'installation.
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a jugé lundi qu’il fallait persévérer sur la voie des mesures incitatives pour convaincre les médecins libéraux d’exercer dans les zones manquant de praticiens, écartant toute remise en cause de leur liberté d’installation.
« Ceux qui sont pour la coercition infantilisent les médecins et les internes », a estimé le ministre devant l’Association des Journalistes de l’Information sociale, alors qu’à gauche comme à droite, des élus demandent d’écorner ce pilier de la médecine libérale.
« C’est oublier qu’un médecin qui va s’installer, ne le fait pas à 21 ans, mais à 31, 32 ou 34 ans », a dit le ministre, redisant sa préférence pour des mesures incitatives face au problème croissant d’accès aux soins posé par les déserts médicaux.
Ce type de mesures privilégiées par les pouvoirs publics ces dernières années n’ont pour l’instant pas eu les effets escomptés.
Depuis 2007, les médecins exerçant dans des zones « déficitaires » et exerçant en cabinet de groupe peuvent notamment voir leurs honoraires majorés de 20%. Selon un bilan récent de l’assurance maladie, cette mesure a eu un « coût assez élevé au regard de l’apport net en médecins », évalué à 50 praticiens en plus sur l’ensemble des zones définies comme défavorisées.
« L’incitation, j’y crois, il faut lui donner toutes ses chances », a cependant estimé le ministre, jugeant qu’il fallait un « zonage plus cohérent, plus pragmatique » pour que ces mesures soient efficaces et qu’il fallait mieux les faire connaître, notamment auprès des jeunes médecins.
Face aux difficultés de la démographie médicale, Xavier Bertrand a aussi estimé qu’il y aurait « beaucoup d’ouvertures de maisons de santé pluridisciplinaires cette année » et rappelé qu’il voulait encourager les médecins proches de la retraite à prolonger leur activité.
Paris, 2 mai 2011 (AFP)