Assurance santé : L’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) permet de réduire le reste à charge
L’assurance maladie relève dans un rapport un manque d’équité d’accès aux soins, pointant notamment l’augmentation des dépassements d’honoraires ou un recours insuffisant à la prévention.
Le document de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) dont l’AFP a obtenu copie mercredi souligne une disparité de la prévention selon les catégories sociales.
Ainsi en 2008, la proportion de femmes de 50 à 75 ans n’ayant pas fait de mammographie dans les trois dernières années était de 8% chez les cadres et les professions intellectuelles, de l’ordre de 20% chez les ouvriers. “Ces dépistages peuvent pourtant être réalisés gratuitement, ce qui montre qu’au-delà des aspects d’accessibilité financière, la réceptivité aux messages de prévention et la demande spontanée de soins préventifs conduisent à des résultats différenciés en termes de santé publique”, note la Cnam.
Pour certaines spécialités ou dans certaines zones géographiques, les compléments d’honoraires demandés peuvent par ailleurs “générer des difficultés d’accès aux soins ou d’importants restes à charge pour les assurés”, indique le document.
Le rapport souligne aussi une “persistance de situation de restes à charge élevés”, notamment en optique et dentaire. Pour 2,5% des bénéficiaires de la couverture maladie universelle CMU, ce reste à charge annuel s’élève à 440 euros en 2010
La Cnam s’inquiète également qu’une “part significative” de la population n’ait pas de couverture complémentaire au-delà du seuil de revenu de la CMU complémentaire (CMUC).
Sur les 2,2 millions de personnes potentiellement éligibles à l’ACS, l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (mutuelles, assurances, instituts de prévoyance), un quart seulement en bénéficie, en raison notamment, selon la Cnam, du manque d’information et du coût.
Si l’ACS permet de diviser pratiquement par deux le prix de la complémentaire, le taux d’effort résiduel consenti par les bénéficiaires reste élevé, de l’ordre de 4% du revenu. “Pour des petits revenus (…) les arbitrages budgétaires ne font pas nécessairement de la couverture complémentaire santé une priorité par rapport à d’autres besoins de court terme”, souligne le rapport.
Les contrats souscrits sont par ailleurs “des contrats d’entrée de gamme ou un peu supérieurs”, ce qui entraîne donc une “probabilité forte de reste à charge en cas de soins, notamment dentaires et optique”.