Assurance Santé : Le nord lutte contre l’hypertension avec l’aide de mutuelles
L’Agence Régionale de Santé (ARS) du Nord/Pas-de-Calais et trois complémentaires santé ont lancé jeudi à Lille le programme Vigisanté, premier contrat de télémédecine en France cofinancé par des mutuelles, visant à dépister en entreprise puis à traiter l’hypertension artérielle.
Quelque 13.500 salariés de la région vont se voir proposer un dépistage. Parmi ceux qui seront détectés comme hypertendus, Vigisanté espère recruter 1.000 volontaires suivis à domicile par télémédecine. En repérant de manière précoce les personnes hypertendues, Vigisanté vise à améliorer leur prise en charge médicale et à réduire les dépenses de santé, a expliqué la présidente du programme, Isabelle Hépert, lors d’un point presse.
Un Français sur quatre entre 20 et 65 ans est hypertendu, soit 15 millions de personnes, mais un sur deux l’ignore. Après le dépistage en entreprise, les participants au programme seront équipés notamment d’un tensiomètre communicant par Bluetooth. Ils seront suivis par téléphone et une plateforme médicalisée sur internet, avec leur médecin traitant. Depuis le lancement du projet début octobre, 650 salariés ont été dépistés et 120 intégrés au programme. “Les carnets d’engagement d’entreprises sont pleins jusqu’en mars”, selon Isabelle Hébert, présidente de Vigisanté.
« Dans un contexte de crise où l’on cherche de nouvelles solutions pour financer la santé, l’entreprise peut être une voie d’innovation pour proposer de nouvelles pistes », a déclaré Mme Hébert. Le projet Vigisanté a été retenu à l’issue d’un appel à projets du ministère de l’Industrie, qui l’a subventionné à hauteur de 900.000 euros. Trois groupes de protection sociale, Malakoff Médéric, Vauban Humanis et D&0 ont apporté le reste du financement, d’environ 3 millions d’euros. L’ARS supervise le déroulement du programme. « C’est la première fois qu’il y a une coopération entre l’ARS et des complémentaires santé. C’est une démarche qui n’est pas commerciale mais d’intérêt général », a souligné Daniel Lenoir, son directeur général.
Le Nord/Pas-de-Calais était particulièrement indiqué pour ce projet, la région ayant « les plus mauvais résultats sur presque toutes les pathologies » par rapport au reste de la France, et un « coût supérieur de la santé » dû à un recours trop tardif aux soins, selon Daniel Lenoir. En cas de succès, Vigisanté pourrait être étendu à d’autres régions et à d’autres pathologies, et intégré à des contrats d’assurance.
Lille, 24 nov 2011 (AFP)