Assurance / Santé : Le sexe est-il un critère de différenciation de tarifs en assurance santé et décès ?
Contrairement à l’assurance auto, le critère du sexe n’est pas déterminant pour la différenciation des tarifs en assurance santé et décès. Les assureurs choisissent en général d’homogénéiser les tarifs hommes-femmes.
D’après le code des assurances, les assureurs ne sont pas obligés d’utiliser les statistiques officielles de mortalité et santé (maternité, maladies) pour déterminer leurs tarifs Homme / Femme. La plupart se basent sur leurs propres tables d’expérience des sinistres afin d’être plus compétitif.
Un enjeu commercial
« Face à des appels d’offre de courtier pour les entreprises qui souhaitent assurer leurs salariés, le tarif est négocié et homogénéisé en fonction de la proportion hommes-femmes dans l’entreprise. Par pur enjeu commercial il n’y aura pas de tarifs différenciés » explique Nadia Duarte Beaudoin, practice leader Prévoyance au sein d’Optimind,la société de conseil en actuariat et gestion des risques.
De même pour les particuliers, le sexe n’est pas un véritable critère de différenciation des tarifs. « L’âge, la situation familiale, la catégorie socio-professionnelle ou encore le fait d’être fumeur entrent bien plus en jeu » explique Nadia Duarte Beaudoin.
Aussi il n’existe pas de tarifs différenciés homme/femme pour les contrats prévoyance collective. « En revanche il peu y en avoir pour des contrats prévoyances individuels, mais cela reste rare » précise Nadia Duarte Beaudoin.
Quelle différence avec l’assurance auto ?
L’analyse des risques en assurance auto se base sur une étude comportementale. « Le fait de savoir que les femmes créent moins d’accidents que les hommes, nous permet d’établir un juste prix sur le marché » confie un porte-parole de la FFSA. « Juger le critère du sexe discriminant remet en cause le principe même du métier de l’assurance ».
Pourtant même si l’on sait que les femmes ont une espérance de vie plus grande que les hommes et qu’elles ont des besoins médicaux plus soutenus, les assurances santé et décès ne fonctionnent pas sur le même modèle que l’assurance auto. La longévité et la maternité ne sont en effet pas considérées comme dues à un phénomène comportemental, au même titre que fumer ou exercer tel ou tel métier.
La différenciation des tarifs reste encore un tabou à tous les niveaux. Les sociétés d’assurance contactées n’ont pas souhaité s’exprimer plus précisément sur le sujet.