Assurance santé : Les hôpitaux veulent faire la chasse aux actes médicaux inutiles
La Fédération Hospitalière de France (FHF) a pressé mardi les pouvoirs publics d’agir contre les actes et les examens superflus réalisés dans certains établissements de santé, y voyant un gisement d’économies pour l’assurance maladie.
“Nous pouvons faire mieux au lieu de faire plus, c’est un objectif à la fois qualitatif pour le malade, et financier”, a plaidé lors d’une conférence de presse Jean Leonetti, président de la FHF, qui regroupe les responsables (directeurs, médecins, élus) de l’ensemble des hôpitaux publics français. “Il faut qu’il y ait une volonté politique”, a jugé M. Leonetti, par ailleurs député UMP des Alpes-Maritimes, estimant qu’il fallait “alerter la Haute Autorité de Santé” et que la Caisse nationale de l’assurance maladie mènent des contrôles plus efficaces.
La FHF s’est notamment appuyée sur les travaux d’une commission interne sur la “pertinence des actes médicaux”, qui a analysé certaines pratiques et comparé les disparités sur le territoire.
Présidée par le Pr René Mornex, doyen honoraire de la Faculté de médecine de Lyon, elle a d’abord relevé plusieurs situations de non-respect des bonnes pratiques médicales. “Il a été admis de manière absolument formelle que la radiographie du crâne, seule, ne sert à rien dans les traumatismes crâniens qui n’ont pas de manifestation clinique de complication”, a souligné le Pr Mornex. “Pourtant, on continue d’avoir plus de 900.000 radiographies du crâne par an”, a-t-il ajouté.
Il a également regretté le recours à des dépistages systématiques des cancers du sein pour les femmes de plus de 74 ans ou du cancer de la prostate pour les hommes au-delà de cet âge.
La FHF a aussi une nouvelle fois souligné les différences constatées entre établissements et entre régions dans certaines pratiques, comme la chirurgie de la cataracte, la coronarographie ou les césariennes. “24 des trente maternités ayant le plus fort taux de césariennes sont des cliniques commerciales”, a notamment souligné le Pr Mornex, ajoutant que dans le secteur privé, les taux les plus élevés de recours à la césarienne ne correspondent pas aux indices les plus élevés de gravité des grossesses.
La FHF, outre un meilleur contrôle de l’assurance maladie, souhaite une formation médicale plus adaptée et une meilleure “éducation des patients”, dont les demandes sont selon elle en partie à l’origine d’actes et examens superflus.
Avec AFP