Assurance Santé : Vers une « hausse inévitable des tarifs »
Visiblement remontés contre l'annonce de François Fillon de taxer les complémentaires santé dans son plan de rigueur, les différents organismes du secteur déplorent déjà de futures hausses de tarifs pour la rentrée 2012.
Les différents organismes du secteur déplorent déjà de futures hausses de tarifs pour la rentrée 2012.
Dans son plan d’austérité, le premier Ministre a annoncé le passage de 3,5% à 7% de taxe sur les contrats santé « solidaires et responsable »: une mesure qui devrait déjà rapporter 100M d’euros à l’Etat en 2011.
« Cette taxe sur les complémentaires santé entraînera une hausse inévitable des tarifs dès janvier prochain, que ce soit en individuel ou en collectif », explique Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du GEMA (Groupement des entreprises mutuelles d’assurances). Selon ce dernier, sur les 11Mds d’euros d’économies envisagées par le gouvernement, « c’est plus d’1Md d’euros qui vient des complémentaires santé. C’est une mesure purement antisociale ».
Dans un communiqué, le CISS (Collectif interassociatif sur la santé), la FNATH (Association des accidentés de la vie) et l’UNAF (Union nationale des associations familiales) affirment également que face à cette décision, assureurs et mutuelles « répercuteront le coût de cette hausse de taxation sur leurs clients ».
Des assurés pénalisés d’avantages
Face aux conséquences d’une telle mesure, l’Unocam, (Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire) parle « d’une mesure pénalisant les assurés » et d’une décision qui va « peser gravement sur le pouvoir d’achat des familles et des classes moyennes ». L’Union des assureurs santé évoque même « un frein supplémentaire à l’accès aux soins. »
Istya, qui regroupe plusieurs mutuelles dont la MGEN, la plus importante en terme d’assurés, qualifie cette décision de « socialement injuste ». Dans un communiqué de presse, Thierry Beaudet, son président, évoque un « démantèlement des politiques d’accès aux soins ». L’union mutualiste rappelle que face aux nombreuses hausses des complémentaires santé, 15% de la population a déjà reporté ou renoncé à des soins faute d’argent.