De moins en moins d’étudiants sont titulaires d’une complémentaire santé
L’Union nationale des sociétés étudiantes mutualistes (USEM) et l’institut d’études CSA en partenariat avec le ministère de la Santé de la Jeunesse et des Sports viennent de publier une étude sur « la santé des étudiants. » Deux constats s’imposent : la santé de nos étudiants se dégrade et ces derniers sont de moins en moins nombreux à bénéficier d’une couverture par une complémentaire.
83,7% des étudiants sont couverts par une complémentaire santé en France. Un chiffre en deçà de la moyenne nationale (92%). Selon les résultats de l’enquête menées par l’USEM et CSA, plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer ce résultat. En premier lieu, le coût. 48,8% des 50.000 sondés estiment que les mutuelles sont trop onéreuses. Il faut dire que pour nombre d’étudiants, les fins de mois sont difficiles. Le coût des études, du logement et plus globalement de la vie quotidienne grève un budget bien souvent étriqué. Or bien souvent, les cotisations dépassent les 40 euros par mois pour bénéficier d’une couverture maximum. Une somme lorsque l’on flirte avec les débits sur son compte en banque. Certes, les premiers prix vont rarement au-delà des 10 euros mensuel, mais dans ce cas, la part à la charge de l’assuré est plus conséquente. Difficile d’arbitrer.
Autre raison avancée par 25,1% des personnes interrogées, le manque d’information sur les offres en matière de complémentaire santé. Un chiffre en forte hausse par rapport à 2007. A cette époque seuls 15% des étudiants mettaient en avant ce motif.
Première conséquence de cette mauvaise couverture des étudiants, une baisse de la fréquentation des cabinets médicaux. »Le pourcentage d’étudiants ayant consulté un professionnel de santé au cours des six derniers mois est passé de 83,6% en 2007 à 80,5% en 2009 » d’après les résultats de l’étude. « Cette baisse se répercute sur la consultation des généralistes pour l’ensemble des étudiants (84,7% en 2007 contre 80,0% en 2009) et des gynécologues pour les femmes (43,5% en 2007 contre 38,3% en 2009). Plus précisément, 27,3% des étudiants en sciences humaines ont fait le choix, bien souvent contraints et forcés, de renoncer aux soins. Ils sont 23,4% en lettres et 12,6% chez les ingénieurs.
Malgré cela, une grande majorité d’étudiants se considèrent en bonne santé (94,8%), en léger recul par rapport au pic de 2001 et 2005 (96%). Un point inquiétant tout de même est révélée par cette étude. Plus de 10% des 23 ans et plus ont déjà eu des pensées suicidaires. Les femmes sont les premières concernées. En cause, une perception négative de l’avenir en terme de marché de l’emploi.